D’autre
part, la lumière de la foi,
dans la mesure où elle est
unie à la vérité de l’amour,
n’est pas étrangère au monde
matériel, car l’amour se vit
toujours corps et âme ; la
lumière de la foi est une
lumière incarnée, qui
procède de la vie lumineuse
de Jésus. Elle éclaire aussi
la matière, se fie à son
ordre, reconnaît qu’en elle
s’ouvre un chemin
d’harmonie et de
compréhension toujours
plus large. Le regard de la
science tire ainsi profit
de la
foi : cela invite le
chercheur à rester ouvert à
la réalité, dans toute sa
richesse inépuisable. La foi
réveille le sens critique
dans la mesure où elle
empêche la recherche de se
complaire dans ses formules
et l’aide à comprendre que
la nature est
toujours
plus grande. En invitant à
l’émerveillement devant le
mystère du créé, la foi
élargit les horizons de la
raison pour mieux éclairer
le
monde qui s’ouvre à la
recherche scientifique.
Lumen fidei, encyclique écrite à quatre mains par Benoît XVI et François
vendredi 30 août 2013
jeudi 29 août 2013
On a fabriqué un cerveau humain en laboratoire (enfin presque !)
La revue Nature a publié hier deux articles fascinants. Le premier porte sur la formation de « mini cerveaux » in vitro dans un milieu de culture approprié – le deuxième concerne une nouvelle hypothèse sur l’apparition de l’autisme (billet à venir).
L’équipe de Juergen Knöblich basée à Vienne, d’ordinaire plus connue pour ses travaux sur la drosophile, a frappé un grand coup. Ils ont en effet montré qu’on pouvait mettre en culture des cellules souches embryonnaires (CSE) ou des cellules iPS pour obtenir des structures qui miment un cerveau humain en cours de formation, et ce jusque vers l’âge de neuf semaines après la conception selon leurs observations. Bien sûr ce « mini cerveau » n’est que très partiellement fonctionnel car non alimenté par des vaisseaux sanguins ce qui limite sa taille et induit une importante mort cellulaire à l’intérieur de chaque « structure » qui peut grossir jusqu’à la taille d’un petit pois. Cependant l’organisation interne de ces mini cerveaux et des expériences complémentaires ont permis de montrer que de vrais neurones fonctionnels sont formés dans ces structures.
Outre que ces « minicerveaux » ont été obtenus à partir de CSE humaines à partir d'une « vieille » lignée isolée dans les années 90 dans le laboratoire de James Thomson (aucun nouvel embryon n’a donc été sacrifié pour ces expériences), ce type de recherche pose-t-il un problème éthique particulier ? De nombreux « organoïdes » plus ou moins fonctionnels ont été obtenus en mettant en culture des cellules souches (intestin, cœur, foie etc) mais le cerveau touche une corde particulièrement sensible. Cependant à ce stade, sachant que ces mini cerveaux ne sont reliés à rien, je ne vois pas de problème majeur. Si un lecteur de ce blogue a un avis différent, merci de me le signaler !
D’autre part cela a permis d’émettre une nouvelle hypothèse sur l’origine d’une maladie particulièrement grave, la microcéphalie. En effet des cellules d’un patient atteint de cette maladie ont été reprogrammées en cellules iPS et cultivées comme les cellules souches embryonnaires pour former des mini cerveaux. Sauf que ces mini cerveaux étaient systématiquement plus petits que ceux formés à partir de cellules iPS non malades. D’où l’hypothèse que les cellules souches donnant les neurones se différencieraient trop vite et ne se multiplieraient pas assez. Hypothèse qu’il n’avait pas été possible de proposer à partir des modèles murins de microcéphalie qui ne reproduisent que partiellement (comme souvent) la maladie humaine.
Si cette étude apporte un enseignement intéressant c’est bien l’avancée fantastique que constitue la découverte des cellules iPS qui, au moins pour ce qui est de la recherche fondamentale, remplacent aisément les CSE et permettent de modéliser facilement de très nombreuses maladies, chose qu’il serait très difficile de faire avec des CSE.
Si cette étude apporte un enseignement intéressant c’est bien l’avancée fantastique que constitue la découverte des cellules iPS qui, au moins pour ce qui est de la recherche fondamentale, remplacent aisément les CSE et permettent de modéliser facilement de très nombreuses maladies, chose qu’il serait très difficile de faire avec des CSE.
vendredi 23 août 2013
"Tout n'est pas à vendre dans la vie"
Clonage humain : qui va en faire ? Pas grand monde aux États-Unis... Surtout pas en Californie où le gouverneur démocrate vient d'opposer son veto au paiement des femmes qui donneraient leur ovules pour la recherche.
Le clonage humain, pour le moment seulement "thérapeutique", a été remis au goût du jour dernièrement grâce aux travaux de l'équipe de Shoukhrat Mitalipov travaillant dans l'Oregon, état où on peut payer les femmes qui donnent leurs ovules pour la recherche. Mais plusieurs obstacles juridiques - amendement Dickey-Wicker, règles des NIH - se dressent sur la route de ceux qui voudraient reproduire ces résultats (voir ce billet de juin dernier).
Le seul état où cela aurait pu se faire est la Californie grâce à son fameux fond de trois milliards de dollars qui n'est pas fédéral. Mais le California Institute of Regenerative Medicine (CIRM) qui gère cet argent a pour règle de ne pas autoriser les lignées cellulaires issues d'ovules obtenus après paiement des donneuses. Des voix s'étaient élevées pour demander une modification de ce règlement. Mais le gouverneur démocrate de Californie, Jerry Brown, vient d'opposer son veto à une loi autorisant de tels paiements (source : Nature news), disant que "tout n'est pas à vendre dans la vie, et cela devrait rester comme ça" (1). Les chercheurs californiens devront donc travailler uniquement avec des ovules donnés, ce qui est rare vu les paiements accordés par les sociétés privés fournissant une assistance médicale à la procréation.
(1) "Not everything in life is for sale nor should it be".
Inscription à :
Articles (Atom)