Je résume ce qu'a dû faire l'équipe de Rudolph Jaenisch qui se trouve au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Comprendre les résultats, mettre le protocole au point dans son laboratoire, générer des cellules iPS à partir d'un modèle murin d'anémie falciforme, corriger le défaut génétique à l'origine de la maladie, redifférencier les cellules iPS en cellules souches du sang, et enfin injecter ces cellules dans des souris irradiées au préalable afin d'éliminer les cellules souches du sang porteuses du défaut génétique. Ensuite il a fallu écrire l'article, le soumettre, faire les révisions et qu'il soit finalement accepté par la revue Science (Hanna, J et al 2007. Treatment of sickle cell anemia mouse model with iPS cells generated from autologous skin. Science 318, 1920-1923).
Alors, combien d'années ? Exactement 17 mois ! Autrement dit un temps ridiculement court. Certes cette thérapie n'est pas à ce jour disponible pour l'homme car il faudrait vérifier que les cellules transplantées ne se mettent pas à proliférer, mais la "preuve de concept" est bien là, 17 mois après l'anonce de la découverte des cellules iPS. Quand on connaît le rythme normal de la recherche il faut bien avouer que c'est extrêmement rapide.
Autres applications thérapeutiques chez la souris
Depuis chez la souris les cellules iPS ont permis de traiter l’hémophilie (Xu et al, PNAS, 106, 808), l’infarctus (Nelson et al, Circulation, 120, 408), les lésions de la moelle épinière (Tsuji et al, PNAS, 107, 12704) et le diabète (Alipio et al, PNAS, 107, 13426).Et j'en ai sans doute raté car je n'ai pas fait une recherche systématique. Il faut noter que l'équipe travaillant sur les lésions de la moelle épinière a annoncé la semaine dernière qu'elle avait pu traiter un singe paralysé à l’aide de cellules iPS (Source : pas de publication scientifique à ce jour mais seulement une dépêche de l’AFP).