La maladie de Huntington est une maladie héréditaire fatale pour laquelle il n'y a pas de traitement et qui induit une dégénérescence nerveuse. Un traitement envisagé est la transplantation de neurones normaux directement dans le cerveau des patients, au niveau du striatum qui est la région la plus touchée. Des résultats prometteurs avaient été obtenus chez les rats et des primates. Des tentatives ont donc été faites chez l'homme et la revue PNAS publie la première étude sur les résultats à long terme, dix ans après la transplantation chez l'homme. Ce travail a été réalisé par l'équipe du Professeur Freeman de l'université South Florida.
Les résultats initiaux dans les premières années après les transplantations étaient encourageants : il y avait eu une légère amélioration de l'état général et les autopsies des patients décédés avaient montré que les neurones greffés avaient survécu et s'étaient intégrés dans le cerveau. Pour l'étude à long terme, trois patients qui avaient reçu des transplants dix ans avant leur mort ont été examinés. Et la déception est là : il ne reste pas grand-chose des greffons, avec une dégénérescence parfois encore plus rapide des neurones greffés et donc sains, que pour les neurones malades des patients. Les essais cliniques avaient par ailleurs été arrêtés par Freeman en 2002 à cause des risques associés à la chirurgie elle-même pour la transplantation des neurones.
Les commentaires de la revue Nature sur cette étude incluent l'avis du neurologue Roger Albin de l'Université du Michigan. Selon lui cette publication suggère que "la greffe n'est pas une thérapie particulièrement bonne. Cela limite la probabilité qu'une autre forme de greffe puisse être efficace, même avec des cellules souches".
Après une conclusion similaire pour la maladie de Parkinson (voir ici), les espoirs de la thérapie cellulaire commencent à sembler aussi hypothétiques que ceux de la thérapie génique.
Considérations éthiques sur cette thérapie
Pour la transplantation, les neurones étaient prélevés sur des fœtus avortés, pratique condamnée par l'Église. En effet, si le prélèvement sur ce qui n'est plus qu'un cadavre est neutre, le geste implique une étroite coordination avec l'avortement lui-même, ce qui revient à coopérer per accidens à un acte intrinsèquement mauvais. En revanche, un prélèvement suite à une fausse-couche ou sur un enfant mort-né ne poserait pas ce problème.
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