Extrait d'un entretien avec Thierry Jaffredo dans le dernier numéro du Journal du CNRS. TJ est directeur de recherche au CNRS et coorganise les 27 et 28 novembre un colloque international sur la biologie des cellules souches.
Quels sont les grands progrès réalisés récemment ?
T.J. : En 2006, l'équipe du Japonais Shinya Yamanaka a publié une étude révolutionnaire : les chercheurs sont parvenus, chez la souris, à identifier une combinaison de gènes permettant de transformer des cellules banales de notre corps, de la peau, des os ou autres, en cellules dotées du même pouvoir que les cellules souches embryonnaires naturelles, un pouvoir de différenciation plus important que les cellules souches adultes, et capables de régénérer tous les tissus de l'organisme, et non un seul. Confirmée par d'autres depuis, chez l'animal et l'homme, cette découverte a mis fin à un grand débat éthique [c'est moi qui souligne] qui visait à répondre à la question : « Faut-il utiliser les embryons obtenus par fécondation in vitro, conservés congelés, pour lesquels il n'y a plus de projet parental, pour disposer de cellules souches embryonnaires à visée thérapeutique ? »
(...)
Et du côté de la recherche fondamentale ?
T.J. : On attend beaucoup de la poursuite des travaux sur les cellules souches embryonnaires obtenues à partir de cellules normales [Note personnelle : comprendre cellules adultes reprogrammées ou iPS]. À ce jour, on ne peut pas encore les utiliser en médecine, car on sait que l'introduction de cellules souches embryonnaires dans un animal peut entraîner des tumeurs ; il nous faut donc bien identifier les molécules permettant de les orienter vers des cellules spécialisées afin d'être sûrs que ce que l'on injectera au patient ne contiendra plus de cellules souches embryonnaires.
Il est très peu question de cellules souches embryonnaires dans cet entretien !
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