Une fois n'est pas coutume, un article intéressant dans ce journal. Il s'agit d'un entretien avec Mgr d'Ornellas, archevêque de Rennes et responsable de la bioéthique au sein de la conférence des évêques, et Alain Grimfeld, professeur de médecine, président du Comité consultatif national d'éthique.
Quelques extraits :
Vous êtes, professeur, un scientifique engagé. Comment avez-vous reçu ce texte d'Église ?
Pr Alain Grimfeld. Je me réjouis de l'accompagnement et de l'attitude de l'Église en ce domaine. La réflexion sur ces problèmes ne doit pas être conventionnelle. Elle ne doit pas non plus être «séquestrée», oserais-je dire, à l'intérieur des familles de pensée, quelles qu'elles soient. Ce texte est un apport important.Même si, en France, il nous reste à ouvrir encore ce débat sur la bioéthique à sa dimension citoyenne, car c'est la société entière qui est concernée.
(...)
Vous n'êtes pas choqué par la série de refus contenue dans cette instruction ?
A. G. Le débat éthique est un débat contradictoire. Je n'ai pas à être choqué et je ne suis pas choqué par les «oui» ou par les «non». J'ai à apprécier la participation de familles de pensée et de familles religieuses à ce débat. C'est essentiel pour un tel débat.
(...)
L'éthique, en dehors de toute considération religieuse, doit-elle aussi savoir poser des «non» ?
A. G. C'est essentiel aujourd'hui, car tout devient possible techniquement,mais pour autant tout n'est pas autorisé ! Et au nom du respect et de la dignité de l'homme, tout ne devra pas être autorisé.
(...)
Vous savez bien que, dans une société, les interdits sont la chose la plus normale du monde. On a interdit l'esclavage, l'exclusion des personnes handicapées et quel est l'éducateur qui ne dit pas non ? Quand des désirs individuels blessent la dignité d'autrui, ne faut-il pas oser dire non ? Ce non n'est pas un interdit mais une profession de l'inaltérable dignité humaine. La recherche, faite avec humanité, ne peut se satisfaire de «oui» qui blessent cette dignité !
Mais cet avis éthique de l'Église catholique a t-il un intérêt particulier ?
A. G. Personnellement, je suis juif et mon épouse est catholique. J'apprécie énormément l'ouverture de l'Église catholique sur la question de la personne humaine. Au-delà d'un agglomérat de cellules organisées en une multitude de fonctions constituant un être humain, il y a une personne. (...)
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