Le magazine Newsweek a fait un excellent article sur les cellules souches. Pour ceux qui ne peuvent pas lire le texte en anglais, en voici un résumé.
De nombreuses maladies induisent la disparition de cellules que les cellules souches pourraient remplacer. Cependant de nombreux obstacles ont ralenti les résultats ces 10 dernières années. Pourtant en deux ans des progrès spectaculaires ont été réalisés, qui pourraient supprimer le recours aux cellules souches embryonnaires (CSE).
Les CSE ont deux particularités : elles sont pluripotentes, et elles peuvent se diviser presque à l’infini, ce qui est indispensable si on veut régénérer des organes par exemple. Le principal problème des CSE est qu’elles sont difficilement exploitables : pour qu’elles soient - presque - génétiquement identiques, il faut faire du clonage. L’autre source, la fécondation in vitro, produit des CSE qui ne sont pas génétiquement identiques. De plus se pose la question de la destruction d’un embryon.
Les scientifiques utilisent aussi des cellules souches adultes (CSA) comme celles de la moelle osseuse. Cependant, les CSA ne sont pas pluripotentes car elles sont partiellement différenciées, et elles ne peuvent pas naturellement réparer les pertes dues aux maladies.
Une autre solution existe grâce aux travaux de Yamanaka et à la reprogrammation en cellules iPS, d’abord chez la souris en 2006, puis chez l’homme en 2007 (confirmé en même temps par l’américain Thomson). L’avantage est une parfaite identité génétique (même le génome mitochondrial est conservé) et une source intarissable de cellules.
Cela dit, tout n’est pas fini. Malgré quelques exemples chez des rats pour traiter la maladie de Parkinson ou la drépanocytose, les cellules iPS doivent faire leur preuve chez l’homme. D’autre part se pose la question de savoir comment envoyer des cellules souches au bon endroit. Cela sera compliqué pour le cœur par exemple.
Les cellules iPS seront aussi très utiles pour créer des lignées cellulaires porteuses de déficiences génétiques et mieux comprendre ce qui se passe dans ces maladies.
Une autre possibilité est la transdifférenciation d’un type cellulaire différencié en un autre type différencié sans passer par une étape de différenciation. Un exploit de ce type a été réalisé récemment dans des souris diabétiques : des cellules ont été transdifférenciées en cellules produisant de l’insuline.
Le dernier paragraphe fait sourire, je ne peux résister au plaisir de vous le livrer tel quel :
« If there is any lesson to be learned from the breathtaking events of the past two years it is that discoveries are unpredictable. Transforming stem-cell science into stem-cell medicine is the kind of enterprise that requires creativity and patience, and partnerships between universities, government and industry. It is the kind of innovative work at which America excels. Indeed, stem-cell medicine may be one way that American enterprise makes its mark on the future of medical care. »
Il manque les cellules souches du sang de cordon, et quelques autres points mineurs, mais l'essentiel est dit. Et cela confirme le sentiment général : la mode - car elle existe dans la recherche - est aux cellules iPS. Comme d'habitude, la France a une guerre de retard, elle qui envisage d'autoriser le clonage thérapeutique au moment même où cette idée est passée de mode.
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2 commentaires:
Est-il bien certian que, dans le domaine soi-disant scientifique (i.e. mathématico-expérimental) la mode ne sévit que chez les "chercheurs" ? On serait tenté de penser qu'elle sévit au moins autant dans tout ledit domaine que dans la forme des chapeaux d'Ascot, dans l'extravagance conformiste des "grands" couturiers ou dans les assertions familiales quant à la position des nourrissons dans leur lit.
@ Anonyme
Sans doute la mode est-elle présente partout. Mais je pointais du doigt son importance dans un domaine où on pourrait penser qu'elle a moins d'importance. Cela dit, cette "mode" des cellules iPS a l'excellent avantage de rendre "démodé" le clonage thérapeutique.
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