La démission forcée du Professeur Michael Reiss de son poste de directeur de l’éducation scientifique de la Royal Society continue de faire des vagues. J’avais déjà parlé de l’éditorial de Nature, et c’est maintenant la revue Current Biology qui y va de son article sur cette affaire. Elle aurait dû faire plus de bruit en France, mais elle est passée complètement inaperçue.
Un bref rappel : Reiss, qui se trouve être également un membre du clergé de l’église anglicane, aurait dit à des journalistes qu’il est normal de parler du créationnisme en cours de sciences puisqu’il s’agit d’une façon de voir le monde (« alternative world view »). Cela a eu le don d’exaspérer tous les athées de la Royal Society, dont plusieurs prix Nobel, qui ont fait savoir que le simple fait d’avoir un membre du clergé à la tête de l’éducation scientifique à la Royal Society était un scandale (dans le texte : "We gather Professor Reiss is a clergyman, which in itself is very worrisome"), et qu’il ne fallait pas s’étonner du résultat. Bien sûr, les journaux avaient en réalité mal rapporté les propos de Reiss, qui a été malgré tout contraint de démissionner de son poste.
Ce qui est intéressant dans cette affaire, c’est la position purement dogmatique de ceux qui ont réclamé la tête de Reiss. Peu importe les faits, peu importent que Reiss soit un partisan déclaré de l’évolution, on veut le voir tomber car il a dit un gros mot. Et la Royal Society, en parfait Pilate, est partie se laver les mains. Ces prix Nobel, et les autres, ont montré au monde leur vrai visage : pas touche au dogme de l’évolution et peu importe si on condamne un innocent. La prochaine fois qu’on me parle de l’Inquisition ou de l’affaire Galilée…
PS : Harry Kroto, l'un des prix Nobel, a justifié sa position dans cette colonne. J'invite les lecteurs anglophones à la lire par curiosité.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire