mercredi 10 février 2016

Zika, beaucoup de bruit pour rien ? Non, mais pas celui qu'on croit

Note du 12 avril : ce billet écrit le 10 février n'est plus valide. Il est désormais quasi-démontré que Zika est bien au minimum une des causes de l'augmentation du nombre de microcéphalies, et ce virus a été lié depuis à d'autres pathologies.

Une famille de médecins qui lancent une alerte, l'OMS qui veut se rattraper après un mémorable fiasco dû à Ebola, des laboratoires pharmaceutiques en recherche de nouveaux vaccins à produire, une très vraisemblable augmentation du nombre de microcéphalies, un virus exotique et mystérieux, des organisions qui profitent de l'occasion pour demander une libéralisation de l'IVG en Amérique du Sud, et j'en passe. Tous les ingrédients sont réunis pour tomber dans un béchamel infernale, un genre de "perfect storm" Et pourtant le lien entre microcéphalie et le virus Zika est au mieux très faible. En revanche le Brésil semble faire face à une menace, bien réelle celle là, mais qui pourrait ne rien avoir à faire avec Zika.

Zika pire qu'Ebola, vraiment ?
Certains ont cru pouvoir annoncer que Zika serait pire qu'Ebola. C'est faire peu de cas des données épidémiologiques : Ebola tue 30 à 50% des personnes infectées, quand Zika n'induit aucun effet chez 80% des personnes atteintes, et des effets mineurs chez les 20% restants. Cependant Zika a également été associé à deux pathologies : le syndrome de Guillain Barré, dont je ne reparlerai pas ici, et des microcéphalies. Ce sont surtout les microcéphalies qui ont focalisé l'attention ; qui pourrait rester insensible face à des bébés aux têtes si petites manifestement anormales ? Et pourtant le lien n'est pas établi à ce jour ; Nature, The Lancet, et jusqu'au Bulletin de l'OMS ont beau répéter ce simple constat, rien n'y fait. 

Un "commentaire" du Lancet
Les données les plus récentes sont résumées dans un commentaire du très célèbre journal médical The Lancet - on ne peut pas faire plus sérieux et plus fiable. Entre juin 2015 et janvier 2016, 4783 cas de microcéphalies ont été suspectés. À ce jour 1103 cas ont fait l'objet d'un examen clinique poussé et 387 cas ont été confirmés, soit 36,4% - les 786 autres bébés ne présentent pas de microcéphalie. Les quelques 3680 autres cas sont encore en cours d'examen. Par ailleurs Zika a été détecté dans seulement 17 bébés sur 384. 

Ce chiffre est beaucoup plus important que les cas répertoriés au Brésil jusque là. Cependant il faut savoir comment est diagnostiquée une microcéphalie au Brésil : un tour de tête de moins de 32cm. Ce qui n'est pas suffisant, d'autant plus dans un pays comme le Brésil où 68% des enfants naissent avant terme, notamment en raison du très fort taux de césarienne (Lancet). Les auteurs de l'étude proposent d'autres mesures plus précises que je ne détaillerai pas ici. Mais on peut retenir qu'après n'avoir que rarement diagnostiqué les microcéphalies, l'ensemble du pays a appliqué un critère unique trop approximatif pour être fiable, ce qui a induit de façon inévitable une explosion du nombre de cas détectés.

La prudence de Nature
Dès le 28 janvier le site internet de Nature a publié un commentaire suggérant que les liens entre Zika et microcéphalie devraient d'abord être confirmés. Ils s'appuyaient essentiellement sur un rapport écrit par Jorge Lopez-Camelo et Ieda Maria Orioli, dans le cadre du groupe de recherche "Latin American Collaborative Study of Congenital Malformations" (ECLAMC). Ce rapport a été publié le 30 décembre 2015, donc avant que l'opinion publique occidentale soit alertée - il est téléchargeable à partir du commentaire de Nature. Chaque assertion, onze en tout, concernant l'augmentation du nombre de microcéphalies et les liens avec Zika est discutée. La conclusion de ce rapport est très claire : "In summary, when we ask ourselves if there is a microcephaly epidemic in Brazil, or if there is a causal relationship between maternal infection with the ZIKA and children born with microcephaly, we face problems in all epidemiological steps to clarify the Rumor." (Fin p9 du rapport). Autrement dit il n'y a aucune preuve concluante. 

Cette conclusion est toujours valide aujourd'hui comme le souligne Nature dans un éditorial daté du 2 février : "A calm and cautious approach to assessing the threat is advisable, and so is avoiding unhelpful hype and hysteria, or jumping to premature conclusions (…) At this stage, we simply do not have enough epidemiological and clinical data to fully assess how much of a threat Zika poses." Il faut cependant chercher à confirmer ou invalider le lien entre microcéphalie et Zika sans tarder, et surtout s'attaquer au vecteur de Zika, qui est aussi celui de la dengue et du chikungunya : un effort massif pour éradiquer le moustique Aedes aegypti (confondu parfois avec le moustique tigre, Aedes albopictus, lui aussi disséminateur des mêmes parasites) aura de toute façon un impact important sur la santé globale des populations. Et le 9 février, Nature refait un point redisant la même chose que les jours précédant : le lien n'est pas encore établi, et l'augmentation du nombre de microcéphalie pourrait être largement dû au fait qu'on ne les diagnostiquait pas suffisamment avant, et que le critère retenu est trop vague, générant deux tiers de faux positifs (les 716 cas non confirmés, voir plus haut l'étude le commentaire du Lancet).

Les données du Dr Sandra da Silva Mattos
Dernier élément infirmant le lien entre Zika et microcéphalie : un article publié le 4 février par le Bulletin de l'OMS qui rapporte les données assemblées par l'équipe du Dr Sandra Mattos. Depuis cinq ans cette équipe a suivi environ 100.000 bébés à la recherche de défauts cardiaques congénitaux. Et pour 16.000 d'entre eux ils ont mesuré entre autre le tour de tête (trois mesures, et non une seule). Que disent les données ? Selon la mesure retenue, entre 2 et 8% des bébés ont une microcéphalie. Ce qui est un résultat ahurissant, sachant que le rapport ECLAMC donne des chiffres officiels 100 à 400 fois inférieurs au Brésil (1,98 cas pour 10.000 naissances) et en Europe (2,85 cas pour 10.000 naissances). Selon le Dr Mattos, les données de 2012 et 2013 démontrent des pics de microcéphalies au printemps et en été, et le pic le plus important serait dans le nord est du Brésil (la région la plus concernée par Zika) en 2014 et non en 2015. Cependant il y a bien une confirmation au moins partielle d'un phénomène nouveau en 2015 : les microcéphalies détectées sont plus sévères, et non associées à d'autres défauts, ce qui est pourtant en général le cas. Ceci suggère l'émergence d'un phénomène nouveau fin 2014, à nouveau sans que le lien avec Zika soit établi. Soit Zika est là depuis beaucoup plus longtemps que mi-2014, ce qui est peu probable, soit le lien est loin d'être établi.

Conclusion : les microcéphalies, plus que Zika, sont très inquiétantes
Le nombre de microcéphalies au Brésil, selon les chiffres du Dr Mattos, est très inquiétant : si ce pays a effectivement un taux de microcéphalies 100 fois supérieur à la moyenne européenne, ce n'est plus Zika l'urgence, mais la microcéphalie. Au pire, Zika pourrait être un facteur aggravant, mais il est peu probable qu'il soit le principal responsable. N'oublions pas cependant le taux élevé de césariennes pratiquées avant terme évoqué par le commentaire du Lancet, qui pourrait partiellement expliquer ce chiffre qui serait alors artefactuel. En tout état de cause peut-être serait-il plus urgent de se pencher sur ce problème de microcéphalies qui à ce jour semble spécifique au Brésil, avant d'accuser sans un minimum de preuves un virus qui jusque là n'avait jamais été considéré comme une menace.

mardi 1 décembre 2015

Modifications du génome humain : la conférence de tous les dangers ?


Du 1er au 3 décembre va se dérouler une conférence historique pour l'avenir de l'espèce humaine. Et non, je ne vous parle pas de la COP21. Pendant que tous les yeux sont braqués sur Paris et le réchauffement climatique, un danger tout aussi grave, et peut-être même plus, grandit lentement. Il y a pourtant une solution facile à ce risque, mais on peut craindre le pire. Je veux parler de ce qui va se passer à Washington et de la modification du génome humain. À l'initiative des académies américaines des sciences et de médecine, des généticiens de toute la planète vont discuter pendant trois jours des modifications du génome humain. Participeront aussi en tant qu'organisateurs la Royal Society britannique et l'académie des sciences chinoise. Aucun corps constitué français, allemand, espagnol, italien, indien ou brésilien à l'horizon, ni bien sûr d'académie pontificale des sciences. On note cependant un effort louable d'ouverture dans la liste des intervenants (disponible ici) qui comprend un nigérian, un indien, un africain du sud, et même trois français dont Emmanuelle Charpentier, co-découvreuse du CRISPR/Cas9, technique qui a rendu facile la modification du génome (je précise que cela fait longtemps que Charpentier ne travaille plus en France). Le programme fait la part belle aux américains et aux chercheurs sur les cellules souches humaines.

Le but de cette conférence : "Le sommet réunira des experts du monde entier pour discuter des implications scientifiques, éthiques et politiques associées à la recherche sur la modification du génome humain." [the summit will convene experts from around the world to discuss the scientific, ethical, and governance issues associated with human gene-editing research]. Le site internet est très complet, et pour suivre les débats sur twitter, c'est là : 

Un moratoire, mais pour combien de temps ?
On verra bien quelle sera l'issue de cette réunion mais il y a un précédent. un semblable sommet a regroupé des chercheurs dans les années 70 à Asilomar ; on s'inquiétait alors des modifications du génome des bactéries. Résultat de la conférence : un moratoire qui tint en tout et pour tout... moins de douze mois. Je ne voudrais pas être trop pessimiste, mais je pense qu'il en sera de même cette fois-ci vu que la mesure la plus prudente envisagée est celle d'un... moratoire. Et encore la principale raison invoquée est que sans moratoire et sans prudence on court à la catastrophe, ce qui serait très dommageable pour les chercheurs sérieux qui risqueraient de ne plus pouvoir modifier "prudemment" le génome. On nous dira que c'est pour guérir des maladies incurables —ce qui est vrai et souhaitable si on guérit sans que les modifications génétiques soient transmissibles. Mais on prendra ensuite le risque d'un glissement lent vers les modifications transmissibles, et un jour vers l'amélioration du génome, puis vers l'eugénisme.  Mais nous n'en sommes pas encore là. La solution vraiment prudente est simple : interdire toute modification transmissible à la descendance. En revanche on pourrait "mettre le paquet" sur l'exploitation de cette technique pour guérir les patients atteints de malades génétiques.

NB : pour les détails sur le CRISPR, vous pouvez vous reporter aux billet précédents ici pour la technique et  pour les applications à l'homme.

mercredi 18 novembre 2015

P comme Pardon


"Lexique du 13 novembre" dédié à mes enfants.

"Pardonnez leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font" et aussi, "Moi je vous dis, aimez vos ennemis" (1). C'est très dur d'aimer ses ennemis, surtout quand ils viennent de commettre des actes monstrueux. Cependant si certains vous disent que les terroristes qui exécutent ces massacres savent exactement ce qu'ils font, je n'en suis pas sûr. Je pense plutôt que ce sont des jeunes désorientés et déracinés, qui n'ont pas pu ou pas voulu hériter d'une culture. Ils sont alors mûrs pour admettre n'importe quelle erreur, même si elle conduit à des abominations. Le manque de repères solides et d'enracinement est la marque de fabrique du terrorisme, par définition aveugle et inculte. Si vous n'en êtes pas convaincus, lisez le communiqué revendiquant les attentats ; c'est le niveau zéro du raisonnement. C'en serait presque risible, si cela ne servait à justifier l'injustifiable. Ceux qui savent ce qu'ils font sont les commanditaires, lâchement planqués loin d'ici.

1) "Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux". Évangile selon saint Matthieu, 5, 43-45.

H comme Héros


"Lexique du 13 novembre" dédié à mes enfants.

Peu à peu surgissent les histoires de héros extra-ordinaires. Certains ont ouvert leur magasin, d'autres un appartement, d'autres encore se sont couchés sur une personne allongée par terre pour les protéger, ou ont sauvé une femme enceinte. Et bien sûr il y a les militaires et les policiers, les pompiers, les ambulanciers, les médecins, les secouristes, les internes en médecine, et tous ceux qui d'une façon ou d'une autre sont venu au secours des victimes. Pensez donc, dans les derniers instants de l'assaut, les forces de l'ordre ont sauvé les vingt derniers otages sans qu'un seul soit blessé. Honneur à eux !

H comme (sans) Haine


"Lexique du 13 novembre" dédié à mes enfants.

« Seigneur, faites de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.
»

Prière de saint François d'Assise

A comme Attentat


"Lexique du 13 novembre" dédié à mes enfants.

129 morts et 350 blessés. C'est l'attentat terroriste le plus grave en France. Mais hélas il s'inscrit dans une continuité ; depuis les événements des 7-8-9 janvier 2015 (17 morts) vous avez connu la personne qui essaye de s'en prendre à deux églises (19 avril), celui qui est maîtrisé dans un Thalys (21 août), et d'autres cas moins graves ou moins connus. Mais les années précédentes ont déjà connu de nombreux autres attentats. Pour ne citer que les plus graves entre les 11 et 19 mars 2012 il y a Mohammed Merah (7 morts) ; avant cela en 1995 huit attentats font 8 morts et 200 blessés, alors qu'en 1996 une bombe fait 4 morts et 90 blessés à la station Port-Royal. Je ne fait là référence qu'aux attentats d'origine islamiste sur le sol français car il y en a eu beaucoup d'autres ; bien que beaucoup moins sanglant le séparatisme corse est responsable de centaines d'attentats (235 rien qu'en 2006, 180 en 2007 !) et du meurtre du préfet Erignac en 1998. Et vous avez vécu les attentats de 2005 à Londres. Malheureusement, cette guerre dure depuis longtemps et n'est pas prête de disparaître. De nombreux peuples ont été frappés ou le sont encore aujourd'hui, surtout en Afrique et au Moyen-Orient. Quelques jours avant, le Liban était durement frappé, et encore avant c'était la Russie, le Kenya… la liste est sans fin ; en décembre 2014 une attaque des talibans contre une école a fait plus de 140 morts, dont 132 enfants, au Pakistan. L'émotion qui saisit le monde entier lorsque la France est frappée nous donne un devoir impérieux, celui d'être à la hauteur de cette émotion en nous conduisant en dignes enfants de ce pays si admiré.

PS : j'apprends qu'un attentat à la bombe vient de frapper le Nigéria ; on compte plus de 30 morts et 80 blessés. Requiescant in pace.

lundi 16 novembre 2015

M comme Marseillaise


"Lexique du 13 novembre" dédié à mes enfants.




"Aux armes citoyens" "Qu'un sang impur abreuve nos sillons". Troisième symbole de cette journée tragique, la Marseillaise - qui a même retenti, jouée à l'orgue, pendant l'offertoire de la messe ce dimanche à Notre-Dame. Désolé pour tous ceux qui pensent que c'est notre chant de ralliement mais je n'en peux plus. À tout prendre, ce devrait être l'hymne de Daesh, mais pas le nôtre. C'est un chant révolutionnaire qui efface toute l'histoire de France d'avant 1789, où les soldats faisaient la guerre et non les "citoyens", et où on ne considérait pas que le sang de l'ennemi était impur. Et je ne parle pas du deuxième couplet ("Que veut cette horde d'esclaves, de traîtres, de rois conjurés ?"). Je ne sais par quoi la remplacer, tant le répertoire populaire français s'est réduit comme peau de chagrin, au point que c'est le seul chant que connaissent tous les français. Mais j'ai vraiment du mal à la chanter. Quant à l'entendre à Notre Dame de Paris pendant la messe, j'avoue ma stupeur et mon désarroi. Un jour, quand vous en aurez l'âge, vous lirez "Les deux patries" de Jean de Viguerie, et vous comprendrez pourquoi la patrie révolutionnaire de la Marseillaise n'a rien à voir avec la France.

D comme Drapeau



"Lexique du 13 novembre" dédié à mes enfants.

Nos couleurs, bleu-blanc-rouge, sont apparues sur d'innombrables bâtiments de par le monde, des États-Unis à l'Amérique du Sud, de l'Asie à l'Afrique, en Océanie et dans toute l'Europe. C'est le deuxième symbole de cette funeste soirée, un symbole de la France que nous pouvons chérir. Vos ancêtres ont combattu sous ce drapeau qui représente les couleurs de Paris encadrant celle de la monarchie. En cela, contrairement à d'autres symboles utilisés (lettres E et M), le drapeau englobe toute l'histoire de notre patrie. Nous ne pouvons qu'être très humbles et reconnaissants devant ces multiples hommages, et surtout nous efforcer d'en être dignes.

NB : Je sais que dans la photo ci-dessus, certains monuments n'ont en réalité pas été éclairés en bleu-blanc-rouge, mais c'est le symbole qui m'intéresse...

E comme Eiffel


"Lexique du 13 novembre" dédié à mes enfants.

Le #PrayForParis qui a fait le tour du monde représente la tour Eiffel, premier symbole de cette journée. Triste symbole de Paris en vérité que ce mécano géant. Quand un ville compte la cathédrale Notre Dame, la Sainte Chapelle, la cour carrée du Louvres, le Palais royal, le Pont Neuf, Saint Germain l'Auxerrois, la tour saint Jacques, la Sorbonne (une des plus anciennes universités du monde), franchement, la tour Eiffel…

B comme "quelle barbe"


"Lexique du 13 novembre" dédié à mes enfants.

De la barbe à la barbarie, il n'y a qu'un pas

Il n'est pas question de la barbe des barbus, mais de l'expression familière "Quelle barbe !", appliquée à l'école. Je l'ai pensé, vous le pensez, tous les écoliers le pensent. Et pourtant, de "la barbe !" à la barbarie, il n'y a qu'un pas. Sans culture, sans savoir, sans assimilation de ce que fut la création de la France, on prend le risque d'être des barbares, gentils mais incultes. Et quand on ne prend pas la peine de découvrir sa propre culture, on est mal armé pour lutter contre les terroristes. Le combat du XXIe siècle est culturel ; nous devons connaître au moins certains des écrivains, des peintres, des musiciens, des architectes, et des saints et saintes bien sûr, et des savants, et de tous les autres dont la liste est sans fin, qui ont fait la France et qui ont fait l'Europe. C'est indispensable. Inutile de faire la "guerre au terrorisme" comme le prétendent nos gouvernants, quand on ne sait pas définir de façon sure et profonde ce qu'est la France et reconnaître son passé chrétien.