jeudi 18 septembre 2014

"Le Pape s'attaque au développement durable" : un éditorial de Science


Dans son éditorial de cette semaine, le prestigieux journal scientifique américain Science reconnaît le rôle du pape François dans la lutte contre la dégradation de l'environnement. Le voici en intégralité, car vous ne pourrez le lire que si vous êtes abonné. Il aurait été encore mieux de savoir que le pape François ne fait que suivre le chemin tracé par Benoît XVI, mais on ne va pas cacher sa joie devant la reconnaissance du rôle que joue l'Église catholique comme haute figure morale pouvant contribuer de façon majeure à sauver la création.

En voici une traduction personnelle.

"La guerre contre la dégradation de l'environnement a un nouveau et puissant allié: le pape François (NdT : ça commence mal car ils oublient Benoît XVI...). Lors d'un colloque organisé conjointement par l'Académie pontificale des Sciences et l'Académie pontificale des sciences sociales sur le développement durable qui a été convoqué en mai 2014, le Vatican a prononcé les déclarations les plus directes à ce jour sur l'environnement, appelant chacun de nous à prendre nos responsabilités et à réorienter notre relation avec la nature pour assurer l'habitabilité et la viabilité de notre planète. Les problèmes qui motivent le Vatican ne sont pas différents de ceux qui concernent la communauté scientifique: l'épuisement des ressources non renouvelables, la perte des "services écologiques" (NdT : pour une définition voir Wikipedia) et les risques de changement climatique. Mais ce qu'apporte le Vatican c'est la raison qui justifie l'action : il est de notre responsabilité morale de léguer une planète habitable aux générations futures.

"Lorsque j'ai reçu une invitation pour présenter une communication sur « Les risques de la montée des eaux pour les populations côtières » aux chercheurs internationaux renommés réunis par l'Académie pontificale, j'espérais fortement qu'on mettrait en relation la menace du changement climatique avec des préoccupations plus larges sur la pauvreté et de l'équité. Le dernier rapport du groupe intergouvernemental d'experts sur les changements climatiques considère "les morts ou les dégâts dus aux inondations côtières" comme le risque numéro un du réchauffement climatique, et estime que l'investissement actuel pour s'adapter à l'élévation du niveau de la mer est inférieur de plusieurs ordres de grandeur à ce qu'il faudrait faire pour résoudre ce problème critique : une population en croissance rapide de gens pauvres vivant à portée de mers dont le niveau ne cesse de monter. Cette rencontre promettait d'être beaucoup plus interdisciplinaire que les autres auxquelles j'avais participé, avec en plus l'influence du Vatican. Les travaux ont été supervisés par Son Excellence Monseigneur Marcelo Sanchez Sorondo, un évêque catholique diplômé en philosophie et en théologie et chancelier de l'Académie pontificale des Sciences et de l'Académie pontificale des sciences sociales. La présence de représentants du Vatican a enrichi les discussions sur l'éthique, les valeurs, la morale et la justice sociale pour tout ce qui touche au changement climatique et au développement durable.

"Une petite minorité de la population mondiale consomme la majorité des ressources, en particulier les ressources énergétiques, alors que le changement climatique aura un impact universel qui affectera tout le monde, y compris ceux qui auront le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre. Le groupe très diversifié invité par le Vatican a appelé à un changement systématique des convictions et des comportements qui tolèrent actuellement une attitude d'indifférence à l'égard de ce que nous laissons aux générations futures. Nous avons plaidé pour que de nouvelles mesures de la richesse plus constructives remplacent le revenu ou le produit intérieur brut, comme le capital naturel, la santé humaine et l'environnement, l'égalité sociale et le niveau de scolarité. Les sciences et l'ingénierie peuvent procurer les capacités technologiques permettant d'être de bons intendants de la planète, mais nous devons lutter contre les forces qui résistent au changement. En tant que société, nous avons besoin de toute urgence de faire le choix de réorienter notre relation avec la nature en adoptant, par exemple, les objectifs de développement durable des Nations Unies pour promouvoir un modèle durable de développement économique et d'inclusion sociale.

"Le pape François a pris le temps de rencontrer personnellement tous les membres du colloque et a même suggéré quelques-uns des thèmes discutés. Il m'a immédiatement frappé comme quelqu'un de très humble et très bon, et pourtant aussi de quelqu'un qui a le pouvoir de changer le monde. Bien que la réunion ait été organisée par l'Eglise catholique, les participants incluaient des hindous, des musulmans, des protestants, des juifs, des athées, des agnostiques, tous prêts à suivre ce chef, non pas à cause de sa importance religieuse, mais à cause de sa supériorité sur le terrain moral. Nous avons besoin de dirigeants qui prennent la parole, en se prévalant de cette supériorité morale. Bien que la trajectoire sur laquelle nous sommes actuellement est très dangereuse, ce message est aussi un message d'espoir. Un monde plus sûr, plus juste, plus prospère et durable est à portée de main.

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J'ajoute le texte original pour ceux qui voudraient vérifier cette traduction faite rapidement.

"The war on environmental degradation has a powerful new ally: Pope Francis. Prompted by a Joint Workshop of the Pontifical Academy of Sciences and the Pontifical Academy of Social Sciences on sustainability that was convened in May 2014, the Vatican has articulated some of its strongest environmental statements to date, calling for all of us to take personal responsibility and redirect our relationship with nature to ensure the future habitability and sustainability of this planet. The problems that motivate the Vatican are no different from those that concern the scientific community: depletion of nonrenewable resources, loss of ecosystem services, and risks from changing climate. But what the Vatican contributes is the rationale for taking action: because it is our moral responsibility to bequeath a habitable planet to future generations.

"When I received an invitation to present a paper on “The Risks of Rising Seas to Coastal Populations” to the group of distinguished international scholars assembled by the Pontifical Academy, my expectations were high that the threat of climate change could relate to broader concerns about poverty and equity. The latest report from the Intergovernmental Panel on Climate Change places “death or harm from coastal flooding” as the number-one risk from climate warming, and estimates that the current investment in adaptation to sea-level rise is orders of magnitude less than what is needed to address the critical problem: a rapidly expanding population of poor people living within reach of ever-rising seas. This meeting promised to be interdisciplinary in more dimensions than others I had attended, with the addition of the Vatican's influence. The proceedings were overseen by His Excellency Monseigneur Marcelo Sanchez Sorondo, a Catholic bishop with degrees in philosophy and theology and Chancellor of the Pontifical Academy of Sciences and Pontifical Academy of Social Sciences. The addition of leaders from the Vatican enriched discussions of ethics, values, morality, and social justice with regard to climate change and sustainability.

"An elite minority of the world's population consumes the majority of resources, especially energy, with climate change being one of the most universal impacts, affecting everyone, even those who may have contributed the least to greenhouse gas emissions. The diverse group convened by the Vatican called for a universal change in convictions and behaviors that currently condone an attitude of indifference with respect to what we leave for future generations. We advocated for new measures of wealth that replace income or gross domestic product with more constructive metrics such as natural capital, environmental and human health, social equality, and educational attainment. Science and engineering can deliver the technological capability to be good stewards of the planet, but we must counteract the forces that resist change. As a society, we urgently need to make the choice to redirect our relationship with nature by adopting, for example, the United Nations Sustainable Development Goals to promote a sustainable pattern of economic development and social inclusion.

Pope Francis took the time to personally meet with all of the members of the workshop and even suggested some of the session themes. He struck me immediately as a very humble and kind person—and yet someone with the power to change the world. Although the meeting was convened by the Catholic Church, the attendees included Hindus, Muslims, Protestants, Jews, atheists, and agnostics, all willing to follow this leader, not because of his religious significance, but because of his moral high ground. We need more leaders to step forward, claiming this moral high ground. Although the current trajectory we are on is dangerous, the message is also one of hope. A safer, more just, more prosperous, and sustainable world is within reach."     

Marcia McNutt Editor-in-Chief Science journals        

mercredi 10 septembre 2014

Des "gènes de l'intelligence" identifiés : un impact minime

Chacun sait que l'intelligence d'une personne dépend à la fois de l'environnement dans lequel elle a vécu (l'acquis), et des gènes dont elle a hérité lors de sa conception (l'inné). On s'accorde à dire que ces deux facteurs influencent l'intelligence de façon à peu près égale. Et si on se concentre sur la part de l'environnement, il sera assez simple de montrer que si de nombreux facteurs seront importants, bien sûr le milieu social dans lequel l'enfant sera élevé jouera un rôle majeur, même s'il y aura aussi l'école, les amis, le voisinage etc.

Identification de l'influence de trois variations génétiques sur l'intelligence
Qu'en est-il de la part de l'inné ? Quelques gènes contrôlent-ils de façon déterminante l'intelligence ou y a-t-il des milliers de facteurs qui contribuent chacun de façon très faible ? Une vaste étude internationale (60 chercheurs de 7 pays) parue il y a quelques jours dans la revue PNAS indique que la deuxième solution est la bonne, et qu'il n'y a pas de "gène(s) de l'intelligence". Je passe sur la méthode élégante et novatrice exploitée pour arriver à ce résultat qui est sans doute très fiable. Il suffit de dire que cela a impliqué des tests génétiques sur plus de 100.000 personnes et des tests de QI sur plus de 25.000 participants. Le QI est utilisé comme souvent comme une mesure de l'intelligence ; cette mesure est "le pire système de mesure de l'intelligence, à l'exception de tous les autres", pour paraphraser Churchill sur la démocratie. Le résultat démontre que des milliers de variations génétiques sont liées au score de QI, mais que la plupart ont un rôle trop faible pour être mesuré. Seuls trois variations auraient un impact mesurable, mais même là, cela reste très faible. Si l'on en croit deux auteurs de l'étude qui ont publié une tribune sur leur travail, cumuler les trois variations positives feraient progresser le QI de 1,8 points. Pas de quoi fouetter un chat quand on sait qu'un vrai test de QI est fiable à ± 3 points...

Inutilité de tests génétiques pour prédire l'intelligence

La bonne nouvelle de cette étude est qu'il sera totalement inutile de faire des tests de dépistage sur ces trois variations génétiques pour prédire l'intelligence d'un enfant, que ce soit après la naissance, en DPN ou en DPI. En effet la simple influence familiale aura un impact bien plus élevé que ces variations. Cela ne signifie pas que la part génétique est moins importante qu'on le pensait, mais simplement qu'elle est d'une grande complexité, ce à quoi on pouvait s'attendre.

dimanche 7 septembre 2014

L'évolution est-elle démontrable expérimentalement ?



Ce tweet de Pierre Barthélémy m'amène à parler de la question de savoir si l'évolution est une théorie ou un fait, et si elle est expérimentalement démontrable. Il faisait référence à cet article : http://theweek.com/article/index/265653/why-you-should-stop-believing-in-evolution. Ma réponse initiale était que 
(1er tweet) 


(2e tweet) 

Ce qui m'a valu cette réponse


Je vous accorde que mon premier tweet était sans doute malhabile, car je ne me plaçais pas à la même échelle de temps. Le fait scientifique est facile à établir expérimentalement sur un temps court, plus délicat à l'échelle de l'histoire de la vie, comme j'essaye de le montrer ci-dessous.

L'évolution a-t-elle pu exister ? La réponse est oui, bien sûr. Comme le disait l'article il suffit de voir les variétés de fraises ou les races de chiens pour constater que les individus peuvent présenter des traits sélectionnables très différents. Et comme je le précisais dans d'autres tweets, on a pu constater l'évolution en laboratoire sur des bactéries par exemples (voir ici un billet sur l'expérience de Richard Lenski).

L'évolution est-elle un fait établi scientifiquement ? Là encore la réponse est évidemment oui. En dehors des exemples cités ci-dessus, le meilleur argument est dans l'ADN : il existe des gènes similaires chez tous les être vivants, et le code génétique est presque parfaitement conservé. Il est impossible d'imaginer une autre solution, sauf à supposer que Dieu manque singulièrement d'imagination.

Le fait de l'évolution est-il démontrable expérimentalement ? La réponse est oui à une petite échelle de temps, mais non à l'échelle de l'histoire de la vie. Il est impossible aujourd'hui de démontrer par l'expérience que les grands singes et l'homme ont un ancêtre commun ; il faudrait pour cela créer cet ancêtre en laboratoire et le regarder évoluer. Mais même cela donnerait très probablement un résultat différent de ce qu'on connait aujourd'hui. Donc je pense pouvoir maintenir que "le fait de l'évolution est indémontrable expérimentalement, contrairement à la plupart des faits scientifiques". L'exemple du "bleu" pris dans l'article ne me paraît pas adapté : en effet le bleu correspond à certaines longeurs d'onde qu'on peut définir au moins à peu près car les limites seront floues, et même si un tweet signale qu'au Japon, le vert des feux de circulation est dit "bleu". Un autre exemple serait le boson de Higgs : tant qu'on ne l'avait pas trouvé, il restait une théorie, certes très vraisemblable, mais une théorie quand même. L'évolution de la vie, j'y crois de A à Z (depuis l'apparition de la vie jusqu'au monde que nous connaissons aujourd'hui ; voir les billets 1, 2, 34, 5 et 6 par exemple) mais cela reste impossible à démontrer en laboratoire, ne serait-ce que l'apparition de la vie : nous avons de nombreux scénarios pour l'expliquer, on en trouvera certainement encore d'autres, mais il sera sans doute à jamais impossible de savoir lequel est le bon. 

Voilà ce que je voulais dire par "indémontrable expérimentalement". Libre à vous de me dire que je me trompe encore :-)



vendredi 5 septembre 2014

Télépathie : est-ce vraiment une bonne idée ?

Je parie que vous avez entendu parlé de télépathie aujourd'hui. Et pourtant ce dont il a été question, c'est de tout sauf de télépathie. Le bon vieux Larousse nous définit la chose comme "Transmission de pensées ou d'impressions quelconques d'une personne à une autre en dehors de toute communication par les voies sensorielles connues." C'est mal parti car la communication de pensée par internet, ça relève plutôt de l'interprétation des ondes électromagnétiques du cerveau qui constitue le véritable exploit, que de télépathie qui consiste à lire dans les pensées sans aucun appareillage. Et cela a permis à un singe de contrôler un bras robotisé par la pensée comme il est raconté par exemple ici dans le magazine La Recherche. L'exploit c'est d'enregistrer le signal puis de le faire comprendre au receveur, la transmission elle-même est aussi triviale que le téléchargement qui vous a permis de lire ce billet. 

Et je ne suis pas sûr qu'apprendre à lire les pensées d'une personne de façon non invasive soit une bonne chose, si l'on omet les malades atteints du syndrome d'enfermement pour qui ce serait un progrès évident. Il vaudrait sans doute mieux que cette technologie, si elle devenait jamais facilement utilisable car on en est loin, reste confinée à un usage médical. Je ne tiens personnellement absolument pas à savoir ce qui passe par la tête de mon voisin, et encore moins à ce qu'il puisse savoir ce que je pense quand je lis ses pensées, et ainsi de suite. Bref, vous m'avez compris...




mercredi 3 septembre 2014

Cellules souches humaines embryonnaires : et si elles avaient une efficacité thérapeutique ?

Addendum du 15 novembre 2014 : ACT a publié un article (utiliser ce lien pour le télécharger) dans le très prestigieux journal médical The Lancet où sont rapportés des effets positifs pour ce premier essai à base de CSEh.

On peut légitimement penser que les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) démontreront tôt ou tard leur efficacité thérapeutiques. Que fera-t-on alors ?

Travailler avec des CSEh est possible depuis 1998 quand le laboratoire de James Thompson a réussi à en isoler à partir d'embryons surnuméraires. Mais pendant longtemps, peu de laboratoires ont pu les utiliser en raison soit d'interdictions, soit de conditions plus ou moins drastiques limitant considérablement leur utilisation. Ceci explique sans doute les résultats fort maigres obtenus en plus de 15 ans avec ces cellules. Par rapport aux cellules souches adultes, ou même aux cellules iPS de Shinya Yamanaka découvertes seulement en 2007, les cellules souches embryonnaires sont encore relativement peu citées. Nombreux sont ceux qui utilisent cet argument pour les disqualifier. Je crois que c'est une erreur : que dirons nous quand on aura prouvé leur efficacité thérapeutique, ce qui sera nécessairement démontré tôt ou tard ? Il est indéniable que c'est un formidable outil, reste qu'il n'en est pas moins questionnable en terme d'éthique.

Pourquoi les CSEh seront (sans doute) efficaces
Quelques exemples démontrent en effet que leur potentiel thérapeutique est bien réel. Le premier est l'essai conduit par Advanced Cell Technology, la société de Robert Lanza. Cet essai consiste à tenter de guérir des dégénérescences maculaires affectant la rétine et donc vision, qu'elle soit liée à l'âge ou héréditaire (maladie de Stagardt). Lanza lui-même a fait savoir en mai 2013 (voir ce billet du blog) qu'au moins un patient avait récupérer une très bonne vision lors de l'essai clinique de phase I. Les résultats de cet essai ne sont toujours pas publics, mais une rumeur récente fait état d'une prochaine annonce liée à cet essai. Le deuxième exemple est le traitement de crises cardiaques chez les macaques avec des cellules du muscle cardiaque dérivées de CSEh (voir ce billet pour les détails et les caveat). On pourrait encore cité le travail d'équipes françaises qui cherchent à reconstituer une peau à partir de CSEh (voir ce billet), ou la reprise récente d'un essai visant à traiter les lésions de la moelle épinière.


Que peut-on faire ?
On est encore loin de guérisons systématiques et de traitements courants, mais il faut se faire à l'idée que cela arrivera tôt ou tard. Les cellules souches adultes ne peuvent pas générer tous les types cellulaires contrairement aux cellules souches embryonnaires ou aux cellules iPS. Et ces dernières, qualifiées par certains de cellules "OGM" (très facile de les disqualifier ainsi), n'ont pas encore fait la preuve d'une utilité thérapeutique, même si elle semble évidente. Quoiqu'il en soit, il conviendrait de ne pas critiquer les CSEh en se basant sur le fait que leur utilité thérapeutique est non démontrée à ce jour, mais de se focaliser plutôt sur le respect de la vie humaine du commencement à la fin. Cela permettrait d'englober ce sujet particulier dans un contexte beaucoup plus général du respect de la vie humaine à tous les stades, de l'embryon au vieillard en passant par le handicapé et le malade en phase terminal. Car en réalité, l'efficacité ou non des CSEh n'est pas la question majeure face à la valeur que l'on donne à la vie humaine, même s'il est probable qu'à terme elles permettront à leur tour de sauver d'autres vies, mais à quel prix... Les solutions éthiques valides existent, autant se focaliser sur elles. Tout comme il est recommandé de le faire pour les vaccins dont certains sont développés en utilisant des cellules humaines fœtales issues d'un avortement thérapeutique.