lundi 7 septembre 2009

Quand il faut se mouiller...

Une étude récemment publiée fait état d'une mortalité cent fois plus élevée pour la grippe pandémique que pour le virus saisonnier habituel. Mais ceci concerne des effectifs très faibles (trois morts en Nouvelle-Calédonie et sept à l'île Maurice), et uniquement la mortalité directement due à l'infection virale et non à toutes les autres circonstances (maladies respiratoires chroniques, personnes déjà malades ou immunodéprimées, etc) ; on aboutit ainsi à un taux de 1 pour 10.000. Mais une autre étude publiée sur le même site et prenant en compte tous les cas de mortalité arrive à un taux de 1 pour 2000, ce qui est moins élevé que le taux de 1 pour 1000 pour la grippe saisonnière. ["So far, estimates of the case fatality rate range between 1 per 10,000 for Acute Respiratory Distress Syndrom (see [36]) to 1 per 2,000 for all influenza-related deaths. These estimates come with large cofnidence intervals and are likely to change over time. Of note, the case fatality rate for seasonal influenza is 1 per 1,000 on average, which appears more severe than H1N1pdm, however one has to remembers that it is mostly driven by a high proportion of deaths among seniors."]
On peut aussi se référer à la dernière mise au point de l'OMS : contrairement à la grippe saisonnière, cette pandémie ne touche que peu les personnes de plus de 50 ans (plus précisément : nées avant 1957) sans doute protégées par d'anciennes épidémies dues à un virus proche. Sont en revanche plus touchées les femmes enceintes et les personnes atteintes de maladies chroniques respiratoires ou cardiovasculaires ou de diabète. Mais tout cela ne remplacera jamais l'avis du médecin de famille pour les personnes "à risque".

Remarque à l'usage du lecteur : ce qui suit constitue un point de vue personnel et subjectif. À chacun de peser le pour et le contre de la vaccination...

Tôt ou tard, il faudra prendre la décision de se faire vacciner ou non contre cette fichue grippe pandémique. Et bien malin qui peut dire aujourd'hui ce que sera demain.
D'une part on ne sait pas comment ce méchant virus va tourner : il est très contagieux et pour le moment peu virulent. Mais va-t-il muter demain ou après-demain ? Nul ne sait et nul ne peut savoir, ceux qui prétendent le contraire sont de gros menteurs.
D'autre part, il y a ce vaccin préparé à la hâte, à peine testé et commandé par milliards de doses ; les laboratoires qui le fabriquent travaillent à toute vitesse pour rattraper le temps, l'automne qui arrive dans l'hémisphère nord (l'important, le nôtre...), la pandémie qui se propage comme une traînée de poudre. Et quand on travaille très vite, on court toujours le risque de faire des erreurs.
Donc à ce jour, avec une virulence ne dépassant pas celle d'une grippe saisonnière contre laquelle je n'ai jamais été vacciné, je décide de passer mon tour. Mais si un enfant était vacciné dans mon dos à l'école, je ne paniquerai pas pour autant !

3 commentaires:

Vincent a dit…

Et si votre épouse était enceinte, Monsieur Barrois, quel serait votre attitude ?

Albert Barrois a dit…

Cher Vincent,
Désolé pour cette réponse tardive... Le mieux est certainement d'en parler à son médecin qui peut seul prendre en compte les circonstances particulières pour chaque personne.
Du point de vue statistique, sachant que les femmes enceintes sont "à risque" il est très probable que le risque pris en se faisant vacciner (effets secondaires) soit inférieur à celui pris en décidant que cette grippe, si on l'attrape, ne sera pas grave. Et il faut savoir que la plupart des épidémiologistes considèrent qu'une personne sur deux au moins sera infectée par le virus.

Vincent a dit…

Merci Docteur pour vos conseils avisés.

Vincent D de Ferny