dimanche 28 février 2010

Le respect dû aux opinions

Suite à une discussion sur un des billets précédents, je voudrais prendre le temps de m’expliquer sur le respect que j’ai, ou n’ai pas, pour une opinion donnée. Encore faudrait-il bien s’entendre sur le sens du mot respect. Pour clarifier ma façon de voir les choses, je voudrais préciser deux points.
Le premier : je pense que c’est avoir peu de respect pour sa propre opinion que d’estimer que celle des autres vaut autant que celle qu’on a décidé d’avoir. Je peux concevoir que ce soit le cas pour un club de foot ou une marque de whisky, mais quand on s’occupe de bioéthique, l’enjeu est autrement plus important. Si on prend le parti de respecter l’embryon dès sa conception, ou de considérer que ce n’est qu’un amas de cellules qui n’a aucun droit, j’ose croire que c’est après mûre réflexion et en tenant compte des avis de chacun ; ensuite on choisit, et ce choix vient nécessairement de ce qu’on considère qu’une opinion est meilleure qu’une autre. Sinon, à quoi bon donner son avis ?
Deuxième point : une parti-pris éthique peut être meilleur qu’un autre. Prenons l’exemple de la peine de mort et considérons deux opinions dont la première était encore courante il y a quelques dizaines années en France, et l’est toujours aux États-Unis : 1) Même sans preuve formelle et aveux circonstanciés, on peut punir quelqu’un de la peine de mort ; 2) Un homme doit toujours avoir une chance de se racheter et pourvu que la société soit protégée, il est inutile de réclamer la mort de cette personne. Éthiquement, il est évident qu’un des deux parti-pris est supérieur à l’autre et ces deux opinions n’ont pas le même statut moral. Je veux bien avoir le plus grand respect pour la personne qui émet la première proposition, mais je n’en considère pas moins que je n’ai pas spécialement de respect pour sa position.
Revenons maintenant à la façon dont on voit un embryon. Je vois bien comment on peut arriver à la conclusion que ce n’est qu’un amas de cellules mais je la crois cependant fausse. Ne pas le dire serait davantage de l’hypocrisie que du respect. Ça va peut-être paraître paradoxal mais je pense respecter davantage un parti-pris en le dénonçant comme faux qu’en me contentant d’un haussement d’épaule et d’un « vous pouvez bien penser ce que vous voulez ».
Pour conclure, j’achoppe sur l’usage du mot « respect ». J’ai du respect pout toutes les personnes, quelles qu’elles soient, cela va sans dire. Mais je ne me sens pas obligé d’avoir du respect pour toutes les opinions ou parti-pris. Convenez que si on décide qu’un embryon humain a les mêmes droits que vous et moi – ce qui est ma façon de voir les choses, il s’en suivra nécessairement que la simple idée d’en faire un matériel de recherche devient difficile à supporter et à respecter. Placez-vous dans le cadre du débat sur la peine de mort, et vous comprendrez ; ma position est simple : je suis contre la peine de mort, de la conception à la fin naturelle.
Encore une fois, je sais que tous ne seront pas d’accord, mais croyez-moi, ces explications et surtout le fait de tenir ce blog sont un exemple du respect que je porte aux gens qui ne sont pas de mon avis. Qu’il s’agisse des catholiques choqués par mon choix de considérer que l’évolution est un fait scientifique, ou de ceux qui ne voient dans l’embryon humaine qu’un tas de cellules. Si je n’avais aucun respect pour l’opinion d’autrui, je ne prendrais pas le temps ni la peine d’écrire tous ces billets et de répondre aux commentaires qui permettent de lancer des discussions intéressantes.

19 commentaires:

Jib a dit…

Je n'arrive toujours pas à comprendre comment on peut parler d'opinion quand il s'agit de faits scientifiques... que l'embryon est un être humain, ça ne se discute pas, ça se constate, comme le dit JM Le Méné. Ceux que cela heurte ne considèrent la question que d'un point de vue psychologique (on a probablement plus d'affection pour un fœtus de 24 semaines que pour un zygote dont on ignore l'existence, c'est naturel). Mais qui ne voit que la "raison psychologique" doit être confrontée à la raison scientifique ?
Que l'embryon soit considéré comme une personne, je suis d'avis que cela ne se discute pas non plus : on ne devient pas une personne, on l'est ou on l'est pas. Après, on peut concevoir (non pas justifier) que des sociétés attribuent des droits moindre à certaines catégories de personne, dans ce cas, il faut en assumer les conséquences et enterrer la déclaration universelle des droits de l'homme.
Le débat d'opinion est donc là : y a-t-il des personnes qui peuvent avoir moins de droits fondamentaux que d'autres ?
On rejoint ainsi des débats comme celui de l'abolition de l'esclavage.
Cette citation de Victor Schoelcher aide à faire le lien entre les 2 débats :
« La violence commise envers le membre le plus infime de l’espèce humaine affecte l’humanité entière ; chacun doit s’intéresser à l’innocent opprimé, sous peine d’être victime à son tour, quand viendra un plus fort que lui pour l’asservir. La liberté d’un homme est une parcelle de la liberté universelle, vous ne pouvez toucher à l’une sans compromettre l’autre tout à la fois. »

Anonyme a dit…

Bien d'accord avec Jib

cosaque

Cord Sandu a dit…

Bonjour,
Bien sur que lorsque l'on défend une opinion c'est que l'on pense qu'elle est meilleure. Ce que je veux dire c'est qu'il n'y a pas d'opinions qui doive s'iposer aux autres simplement parce qu'elles existent.
Par exemple, dire que l'embryon est un être humain (ou une personne) n'est pas un fait scientifique et est discutable. Pour moi, c'est une opinion qui a àvoir avec ce que l'on pense de la définition de l'être humain.
A partir de là, le dabat sur les droits de la personne ne s'applique pas à un amas cellulaires dépourvu de ce qui fait l'être humain.

Anonyme a dit…

"Ennemi, si tu diffères de moi, loin de me léser tu m'enrichis" St Ex

A partir du moment où l'on accepte un débat qui nous intéresse... bah faut accepter les contradictions !
Après, évidement, faut éviter les "attaques" ad hominem qui sont hors-sujet, inutiles et déconstructrices.

Bref, des arguments de tous ordres mais rien que des arguments.

Pour Cord Sandu :
Quand débute la vie ?

Cosaque

Cord Sandu a dit…

Bonjour,
Merci de la question pédagogique.
Le débat est ailleurs.
On ne parle pas de vie, mais d'humanité, de vie humaine...

Anonyme a dit…

@ Cord Sandu

Pouvez-vous répondre aux questions :
1- Quand débute la vie ?
2- Si certains ont des doutes, ne doivent-ils pas appliquer le "principe de précaution" ?...

Le dilemme et les enjeux sont cruciaux : simple opération chirurgicale ou génocide de masse ?
( + d'1 milliard d'avortements ds le monde depuis 50 ans ). On est bien loin d'une simple "opinion" sans conséquences.

cosaque

Cord Sandu a dit…

@ Cosaque,
Pouvez-vous répondre à la question : quand commence l'être humain, l'humanité, la vie humaine ? à la fécondation ?
Que certains se retranchent derrière leur éthique pour se retirer des champs de recherche qui les heurte, pas de problème. Par contre interdire la recherche sur les cellules embryonnaires, ce serait "toucher à la liberté universelle" et imposer cette conviction à ceux qui pensent l'humanité différemment et qui ne considèrent pas un amas de cellules comme une personne humaine.
Alors ça vient de deux personnes humaines, ça donne une personne humaine et certains ne considèrent pas l'amas spermatozoïde + ovule comme un être humain ? Oui ! Monstrueux non ?
Désaccord...
Irréconciliabilité (ça existe ? ; le mot je pveux dire ?)...

Anonyme a dit…

Je réponds :
Dès la fécondation.

A vous : quand commençait la mort d'un juif pendant la 2nd GM ?
1- Pendant la crémation ?
2- Pendant le gazage ?
3- A l'arrivée à Auschwitz ?
4- Quand il était arrêté dans le ghetto ?

Ou quand Hitler décréta à grand renfort de Science, que les juifs n'étaient pas des hommes ?...

Cord Sandu a dit…

Là, effectivement, le débat s'arrête.

Anonyme a dit…

Sûr, pas facile de tenir un débat quand on a aucun argument à avancer et que l'on se débine à chaque fois au lieu de répondre aux questions posées...

Si mon dernier post vous choque.
Répondez au moins à cette question déjà posée : dans le doute, ne se doit-on pas d'appliquer le principe de précaution ?

Sans rancune.
Cosaque

Jib a dit…

A tout le monde (et en particulier à Cord Sandu) :
voici quelques conférences et articles à consulter pour affiner vos arguments sur un plan scientifique (et aussi un peu philosophique).
* Dans Nature, voilà de quoi affiner ce que vous entendez par 'amas de cellules' (au passage, le point principal de votre argumentation sur ce point devrait porter sur ce qui vous distingue, vous, d'un amas de cellule indifférenciées) :
"What is clear is that developmental biologists will no longer dismiss early mammalian embryos as featureless bundles of cells", H.Pearson, Your destiny, from day one, Nature, 4 July 2002, vol.418, n°6893, pp.14-15, voir p.15.

* 3 conférences à écouter/lire gratuitement (30 mn chacune) :
- celle de Mgr Suaudeau sur "L'embryon pré-implantatoire : une masse de cellules ou un être en développement ? Les réponses de la génétique."

- celle de Aude Mirkovic sur le statut juridique de l'embryon (une de mes conférences préférées)

- celle de N. Lopez-Moratalla, à lire _ici_ sur " l'apport de la Science dans l'affirmation du caractère personnel de l'embryon"

PS : pour écouter les conférences audio, il faut s'inscrire (en espérant que cela ne vous arrêtera as) et faire comme si vous "achetiez" les titres, ils seront en téléchargement libre car ils sont gratuits

Cord Sandu a dit…

@ Cosaque : calmez-vous; Supportez que je ne me plie pas à vos méthodes dialectiques aggressives en ne vous obéissant pas. Le doute que vous évoquez, c'est le vôtre, pas le mien.
La précaution est de ne pas couper des pistes de recherche pour des convictions certes respectables (en tous les cas plus que vos méthodes pour les défendre), mais qui ne sont pas universelles.

@ JIb : merci pour les références. Je vais lire celle de "Nature" et le 3° texte. Je n'aurai pas le temps d'écouter le reste. Encore une fois, je n'ai pas la moindre vélléité de réfuter ce que vous pensez. Ce que je conteste, c'est l'utilisation de cette opinion.

Amas de cellules indifférenciées a dit…

@Jib : je ne vous permet pas de me comparer à Cord Sandu !
Un peu de respect !

Anonyme a dit…

Cord Sandu

Heu...je crois qu'il va vraiment falloir que vous m'expliquiez ce qu'est une "méthode dialectique agressive"...

Peut être que si elle vous parait "agressive" c'est qu'elle a fait mouche ?

Pareil, je veux bien que vous me développiez des "convictions certes respectables (...), mais qui ne sont pas universelles ?

Moi pas bien saisir...

Cosaque

Cord Sandu a dit…

@Cosaque
La banalisation du III° Reich et du génocide des juifs est une méthode méprisable sur la forme et sur le fond.
Je n'explique rien aux personnes qui l'utilisent.
Cahngez de pseudo et de méthode si vous voulez que l'on continue.

Anonyme a dit…

Ben voyons...

Faut-il aussi que je change de prénom pour que vous daigniez m'adresser la parole ?

Ou que vous aillez enfin des arguments et non du pathos ?

Cosaque

Jib a dit…

Merci de l'intérêt que vous portez aux références ci-dessus.
Permettez-moi de vous mettre l'eau à la bouche en vous citant un extrait de la conférence scientifique de Mgr Suaudeau :
"Il est clair que l’exploration du contrôle épigénétique du développement de l’embryon précoce nous offre des données qui montrent que, dès le stade du zygote et jusqu’à son implantation utérine et au delà, l’embryon est effectivement un être individuel autonome qui prépare, commande, contrôle et corrige en permanence son développement, ainsi que l’exprime le concept de l’entéléchie aristotélicienne. S’il apparaît morphologiquement comme une masse de cellules identiques, non différenciées, apparemment autonomes, cette masse fonctionne en pratique comme une unité, sous la direction d’un principe directionnel, coordinateur, régulateur et correcteur, non localisé, qui fait s’exprimer, par cohortes successives, les gènes nécessaires pour la phase de développement atteinte. Dans ce développement vu au niveau moléculaire, chaque « profil génétique » d’activité prépare l’activité des gènes de la phase suivante, et le génotype se transcrit de cette manière en phénotype. Loin de se réduite à un simple amas de cellules ontologiquement distinctes, l’embryon précoce est un organisme autonome, qui est entré dans son cycle vital au moment de la fertilisation, et va parcourir ce cycle vital jusqu’à sa mort naturelle."

Jib a dit…

Quant à la conférence de Aude Mirkovic, ce passage est en plein dans notre sujet :
"Le législateur actuel retient ce système subjectif, partant du principe que la nature de l'embryon est une question d'opinion. C'est déjà en soi, un parti pris de départ, qui demanderait au moins à être justifié. Par ailleurs, si ce qu'est la personne relève du choix subjectif, il faudrait en tirer les conséquences.
Tout d'abord, admettre que l'embryon n'est pas une personne mais le devient, suppose d'admettre que certains êtres humains
(comprendre "un individu de l'espèce humaine", ce que j'entendais dans mon 1er post par "être humain", voilà ce que qui est incontestable, sinon merci de me donner des éléments qui montrent le contraire, on pourra en discuter) ne sont pas des personnes. Pourquoi cette proposition ne pourrait-elle concerner que les embryons ? La qualité de personne humaine pourrait aussi être déniée à tous les êtres humains qui ne remplissent pas la condition retenue pour passer du statut être humain au statut personne.
Si l'être humain, puisque l'embryon en est un, ne devient une personne que progressivement, cela exige d'admettre des états intermédiaires entre cet être humain non personne et cet être humain qui en est une : un être humain à 20%, 50%, 80% puis 100% personne ? Pourquoi cette graduation dans la personnalité ne concernerait-elle encore que les embryons ?
Ensuite, quand bien même le choix serait cantonné au cas de l'embryon, le système ne fonctionne pas. Chacun est censé penser ce qu'il veut de l'embryon. Est-ce le cas du chercheur qui a besoin d'embryons pour sa recherche ? Pense-t-il ce qu'il veut ? En tout cas, il ne fait absolument pas ce qu'il veut, on l'a vu. Il en va de même de l'homme et de la femme à l'origine d'un embryon. Ils ne prennent pas leurs décisions en conséquence de leurs convictions personnelles, ils ne peuvent décider du sort de l'embryon que parmi les possibilités offertes par la loi.
Le législateur, partisan du système du choix, ne tire pas les conséquences de son propre postulat. Est-ce que cela ne manifeste pas que, en réalité, la définition de la personne, même lorsqu'il ne s'agit "que" de l'embryon, ne relève pas du choix subjectif ? "


Plus loin, elle dit que le débat devrait être non de chercher un consensus sur ce qu'est l'embryon, mais de cherche ce qu'il est. Recherche ce qu'est l'embryon, c'est prendre le risque de se tromper, car ce n'est pas évident. Mais au moins, la loi ne serait pas fondée sur une opinion qui s'avoue elle-même n'être qu'un avis subjectif. Elle affirme donc qu'il faut fonder le statut de l'embryon sur la réalité, le réel. Si la loi dit que c'est une personne, il y aurait possibilité de débat ; si elle dit que c'est une chose, on pourrait aussi débattre. "
Mais dès lors que la nature de l'embryon est considérée comme relevant de l'opinion et que la question n'est même pas abordée, cela coupe court à tout débat.
Accepter de rechercher ce qu'est l'embryon et renoncer à le décider subjectivement, c'est le moyen de rétablir le débat bioéthique sur des bases saines. Le débat deviendra compréhensible et on sortira de cette ambiguïté qui rend toute discussion opaque et sans issue. Il n'y a rien de moins à gagner que le respect comme telle de la personne humaine, de toute personne humaine.

Jib a dit…

Donc au final, il faudrait préciser ce que vous entendez par amas de cellule (car chacun en est un). Qu'est ce qui fait notre dignité ? je vois venir les réponses typiques : la pensée, la conscience, la relation... Aude Mirkovic répond ainsi :
"Tout ces critères sont insatisfaisants car tous, ils désignent des actes, des actions. Tout ce qu'il peuvent manifester, c'est le moment où la personne agit comme telle. Or, c'est le moment où la personne existe et non pas celui où elle agit qui est recherché. Pour pouvoir agir ainsi, comme une personne, il fallait que l'individu soit une personne, sinon il n'aurait pas pu poser ces caractéristiques."

Il y aurait bien d'autres choses à dire sur la pensée, et aussi des objections philosophiques sans doute : est-ce l'agir qui dit l'être ou l'être qui permet l'agir ? "Je pense donc je suis" ? ou alors "je suis, donc je peux penser" ?

A. Mirkovic embraye ensuite sur le principe de précaution, cher à Cosaque..

Enfin, si vous ne voyez pas de différence entre les gamètes et un zygote, regardez le patrimoine génétique de chacun, regardez qui est capable de se reproduire, qui a des cellule diploïdes (permettent la reproduction des cellules car contenant 2 exemplaires d'un patrimoine génétique) et qui a des cellules haploïdes (contient un seul exemplaire d'un patrimoine génétique). Qui fait travailler ses gènes dès les 1ères heures de manière autonome pour exprimer tel ou tel caractère ? (passage du génotype en phénotype)
Et à quel stade pensez-vous que les éléments sont tout à fait exprimés ? Quand le corps s'arrête de grandir ? quand le cœur commence à battre ? Le corps évolue, et ce dès la conception, jusqu'à la mort.

Pour terminer, vous dites contester l'utilisation qu'on fait des opinions des autres. Mais vous offrez-vous le privilège de décider du caractère personnel ou non de votre voisin ?
Quelle utilisation faites-vous de l'opinion de ceux qui pensent que les noirs peuvent être considérés comme des esclaves ?
et l'opnion de ceux comme Kuhse et Singer, qui, dans « Schould the baby live », défendent clairement le point de vue selon lequel les enfants handicapés « devraient être tués » ?

La liberté de penser ne fait pas la moralité de l'action ! Sur quoi fondez-vous votre "liberté universelle" de la recherche ?

Je n'atteins pas le point Godwin, mais il serait bien que la France (dont la loi est déjà mieux que dans d'autres pays) s'intéressent davantage à la considération que les Allemands ont à l'égard de l'embryon humain (qui, soit dit en passant, est moins bien protégé en France que l'animal, certains voudraient faire des recherches sur l'embryon humain justement pour éviter d'en faire sur les animaux...).