Une nouvelle technique permet de vérifier les chromosomes d'un embryon avant son implantation lors d'une fécondation in vitro.
Connor, le premier bébé
dont l’ADN a été vérifié de façon complète avant son implantation, est né
récemment. L’ADN a été « vérifié » et non pas séquencé, bien que cela
aurait été possible aujourd’hui. Les parents de Connor ne présentaient pas de
risque particulier d’anomalie génétique mais voulaient mettre toutes leurs
chances de leur coté après plusieurs tentatives sans succès. Les chercheurs ont
donc créé treize embryons par fécondation in vitro (FIV). Ils ont prélevé quelques
cellules après cinq jours de développement et on ensuite vérifié qu’il n’y
avait pas de duplication ou de perte de séquence au sein de chaque chromosome.
Trois embryons ont été validés par ce test et l’un d’entre eux a été implanté
tandis que les deux autres ont été congelés. L’idée derrière ce test
est de réduire les risques de fausses couches qui sont élevés après une
FIV : le taux de succès à l’heure actuelle est inférieur à 20%.
Pourquoi il n’y a pas forcément
de quoi se réjouir
Ce qu’on sait faire
aujourd’hui pour un fœtus âgé de quelques semaines, à savoir séquencer
entièrement son ADN, est désormais possible en DPI (diagnostic préimplantatoire)
en utilisant cette procédure. L’article du New Scientist comme celui du
Guardian notent tous les deux que cela pourrait conduire à la recherche de l’enfant
idéal. On entre donc de plain pied dans l’ère de l’enfant choisi pour sa
perfection supposée. Mais l’avenir pourrait s’avérer cruel : le séquençage
complet d’un génome réserve une multitude de mauvaises surprises et les parents
ayant recours à de telles méthodes seront incapables de choisir un
embryon : nous sommes tous porteurs de gènes déficients, si ce n’est à
l’état homozygote, certainement à l’état hétérozygote (porteurs sains) et il
deviendra impossible de faire un choix raisonné lorsque des dizaines, des
centaines voire des milliers de paramètres seront en jeux. Les auteurs de ces
articles pensent que ce risque est faible car le nombre d’embryons disponibles
après un FIV est limité ; en effet on ne peut ponctionner qu’un nombre
limité d’ovules après une stimulation ovarienne. Mais qu’adviendra-t-il quand
tous les embryons s’avéreront déficients pour une raison ou pour une
autre ? Comment fera-t-on ? Sans doute serait-il judicieux de relire Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley.
2 commentaires:
L'ère pas l'aire !!! Pitié pour l'orthographe
Impardonnable ! Mea culpa... Et merci
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