dimanche 21 juillet 2013

Petit lexique des cellules utilisées en thérapie cellulaire


Il est indispensable de faire le point sur les techniques en cours de développement pour la thérapie cellulaire. De nombreuses confusions sont apparus ces derniers jours tant sur twitter que sur différents sites.

Les cellules souches adultes comme celles de la moelle osseuse ou de la peau et par extension les cellules souches du sang de cordon ombilical, mais aussi celles que l’on trouve dans le lait maternel etc. Elles servent déjà en routine en clinique surtout en ce qui concerne les cellules souches de la moelle osseuse permettant de traiter des leucémies ou des anémies, ou celles de la peau pour les greffes de grands brûlés. Un exploit récent vient d'Italie avec la guérison de six enfants atteints de maladies très graves (voir ce billet).

Les cellules reprogrammées, dites cellules iPS (induced pluripotent stem cells). Découvertes par Yamanaka, le premier essai clinique a été annoncé au Japon moins de sept ans après l’article original de 2006. Près de dix essais sont annoncés (voir ici). Yamanaka a reçu le prix Nobel de Physiologie-Médecine en 2012 pour cette découverte.

La conversion directe (aussi appelé reprogrammation directe ou transdifférenciation). C'est ce dont Mgr d'Ornellas a parlé récemment (tribune publiée dans l'Express le 10 juillet) ; c'est aussi ce qui a fait le tour de twitter la semaine dernière avec des cellules de la peau convertie en cellules du cœur par une équipe japonaise (même si le premier résultat dans ce domaine concernait des neurones et date de 2010 - voir ici). Pour un résumé beaucoup plus complet il y a ce billet écrit y a dix jours. C’est sans doute l’avenir de la thérapie cellulaire, au moins autant que les cellules iPS ou les cellules souches embryonnaires. C'est en tout cas l'avis de Ian Wilmut, le père de Dolly, premier mammifère cloné. Le principe est de transformer une cellule différenciée en une autre cellule différenciée sans passer par la case cellule souche. C’est un avantage majeur car on évite ainsi tous les risques de cancer liées aux cellules souches.  La conversion directe a été réalisée, entre autre, pour des cellules du sang, des neurones, des cellules beta du pancréas, des cellules de Sertoli (testicules), muscle lisse, muscle squelettique, cellules souches de neurones. Aucun essai n'est encore en cours car les découvertes sont trop récentes.

Les lignées de cellules souches embryonnaires déjà établies. Elles ont été dérivées à la fin des années 90 à partir d’embryons. Ce sont par exemple toutes les lignées autorisées aux Etats-Unis sous la présidence de George Bush. Travailler avec ces cellules n'implique par de nouvelle destruction d'embryon.

Les cellules d’origine fœtales. Elles sont prélevées sur des fœtus suite à un avortement thérapeutique. Actuellement des essais cliniques sont en cours en utilisant des cellules nerveuses.

Recherche sur l'embryon : dérivation de nouvelles lignées de cellules souches embryonnaires. Elles supposent la plupart du temps* la destruction d’embryons, qu’il soient « surnuméraires » ou créées directement pour la recherche. Le premier essai clinique lancé par Geron a été abandonné et Geron ne pratique plus aujourd’hui ce type d’expérience. Mais un essai a été lancé depuis par ACT.

* On peut en théorie ne prélever qu’une cellule et avoir un embryon encore implantable ; c’est ce qu’on fait lors du diagnostic préimplantatoire. Mais il est peu probable que c’est ce que feront les chercheurs. Ce pourrait cependant être une solution de moindre mal.

1 commentaire:

Oli07 a dit…

merci pour cette synthèse etvos derniers articles. Votre tweet apparaît sur le monde d'aujourd'hui.