Bizarre comme les
nouvelles se télescopent. Un article du British
Medical Journal (voir le commentaire de Nature publié hier) publié hier s'est penché sur l'utilisation de cellules
souches adultes pour traiter les crises cardiaques. La conclusion de cette
étude est que la plupart des essais sont biaisés ou que les résultats ne sont
pas significatifs. Et c'est sans compter que plusieurs études semblent tout
simplement frauduleuses. Il faut cependant rappeler qu'un essai à grande
échelle a été lancé récemment en Europe avec le recrutement de 3000 patients,
et que les résultats de cette étude sans précédent dans son ampleur ne seront
connus que dans plusieurs années.
Loin de ces résultats guère
encourageant, Nature publie aujourd'hui un article montrant que des cardiomyocytes (cellules du
muscle cardiaque) dérivés de cellules souches embryonnaires humaines (CSEH) peuvent
réparer le cœur de macaques ayant subi une crise cardiaque. Les chercheurs ont
d'abord mis au point un protocole permettant de générer des milliards de
cardiomyocytes à partir d'une lignée de CSEH déjà établie. Ils ont en effet calculé
qu'il faudrait injecter environ un milliard de cardiomyocytes à un singe pour
espérer voir un résultat positif. Ils ont ensuite provoqué une crise cardiaque
"mineure" en bloquant un vaisseau sanguin cardiaque pendant 90
minutes. Puis les cardiomyocytes ont été injectés dans la zone affectée deux
semaines plus tard.
Après euthanasie, les
singes ont été autopsiés. Aucun ne présentait de tumeur, l'un des principaux
risques de l'utilisation de cellules souches embryonnaires - cependant la
courte durée de vie des macaques après la transplantation ne permet de dire si
des tumeurs auraient pu se développer plus tard. Et si seulement 10% des
cellules injectées ont survécues, elles ont pu se différencier, être
vascularisées, et manifester une activité électrique similaire à des
cardiomyocytes endogènes.
Des problèmes pas anodins
Un problème majeur est cependant apparu dans ces expérience car tous les singes traités avec ces cellules ont manifesté des arythmies, avec notamment des tachycardies à 180 battements par minute (le rythme cardiaque moyen d'un macaque est de 100 à 130 battements par minute). D'autre part rien ne permet de conclure à une amélioration de la récupération du tissu cardiaque, en l'absence d'un groupe contrôle. Enfin les auteurs soulignent eux-mêmes que la crise cardiaque induite est "mineure".
Un problème majeur est cependant apparu dans ces expérience car tous les singes traités avec ces cellules ont manifesté des arythmies, avec notamment des tachycardies à 180 battements par minute (le rythme cardiaque moyen d'un macaque est de 100 à 130 battements par minute). D'autre part rien ne permet de conclure à une amélioration de la récupération du tissu cardiaque, en l'absence d'un groupe contrôle. Enfin les auteurs soulignent eux-mêmes que la crise cardiaque induite est "mineure".
C'est donc un résultat encourageant
pour le traitement des crises cardiaques, même si on est encore très loin d'une
solution thérapeutique. Et bien sûr l'origine même des cardiomyocytes
transplantés pose un problème éthique majeur dont les lecteurs de ce blog sont
familiers. Mais rien n'empêche d'imaginer qu'on pourrait trouver une autre
source, comme les cellules iPS ou les iCM (pour "induced cardiomyocytes") obtenues par reprogrammation directe
évoquées dans ce billet.
Un avertissement
Cette étude sonne comme un avertissement. La thérapie cellulaire à base de cellules souches embryonnaires se rapproche et tout laisse à penser que ça marchera, au moins pour certaines pathologies. Il est donc plus urgent que jamais de trouver et favoriser des solutions éthiques permettant d'éviter le recours aux CSEH ou aux embryons humains. Mais de le faire de façon scientifiquement valide pour éviter de se retrouver dans la situation évoquée au début de ce billet...
Un avertissement
Cette étude sonne comme un avertissement. La thérapie cellulaire à base de cellules souches embryonnaires se rapproche et tout laisse à penser que ça marchera, au moins pour certaines pathologies. Il est donc plus urgent que jamais de trouver et favoriser des solutions éthiques permettant d'éviter le recours aux CSEH ou aux embryons humains. Mais de le faire de façon scientifiquement valide pour éviter de se retrouver dans la situation évoquée au début de ce billet...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire