Même quand il s'agit de cellules souches adultes, il faut rester prudent.
Cette histoire commence il y a huit ans au Portugal dans le cadre d'un essai thérapeutique officiel. Une femme américaine paralysée en raison d'une section de la moelle épinière reçoit une injection de cellules souches olfactives prélevées dans son nez, cellules souches adultes donc. Pendant plusieurs années, il ne se passe rien de positif. Plus grave, l'année dernière des médecins interviennent en raison d'une douleur ressentie à l'endroit de l'injection. Et là, surprise, le chirurgien découvre une tumeur de trois centimètres principalement composée de tissu... nasal. La douleur provenait d'un épais mucus sécrété par la tumeur. Même si la tumeur n'était pas cancéreuse, cela illustre les dangers de la thérapie cellulaire.
George Daley (Université
de Harvard), spécialiste mondial des cellules souches, y voit un avertissement :
"Cela donne à réfléchir et révèle directement à quel point nos
connaissances sont pauvres sur la façon dont les cellules s'intègrent, se
divisent et se multiplient". De plus il remarque que la plupart des essais
cliniques ne suivent les patients que pendant quelques années, et que de
nombreux cas comme celui de cette femme pourraient être ignorés.
Si cela ne doit pas être
considéré comme suffisamment grave pour entrainer l'arrêt de tels essais
thérapeutiques, c'est une preuve de la prudence dont il faut faire preuve dès
qu'on injecte des cellules souches. Cela est particulièrement vrai lorsqu'il
s'agit non plus d'essais thérapeutiques très contrôlés, mais de soit-disantes
méthodes miracles appliquées par des médecins sans scrupules.
Source : New Scientist
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire