mardi 28 octobre 2008

De la rareté des fossiles intermédiaires et des cellules souches

Pourquoi y a-t-il si peu de fossiles, et tant de chaînons manquants pour prouver la théorie de l’évolution ? Pour répondre à cette question, je vais me baser sur une analogie avec les cellules souches.

On sait qu’il y a fort peu de cellules souches chez un individu adulte. Il est donc très difficile de les identifier afin de les cultiver séparément. Ensuite, dès qu’elles vont commencer à se différencier, les intermédiaires vont disparaître très rapidement, pour laisser la place à des cellules entièrement spécialisées. On aura donc une petite colonie au début, et à la fin une grande quantité de cellules diverses mais toutes différenciées.
Imaginons maintenant un chercheur voulant identifier les étapes de la différenciation à partir du résultat final, à savoir par exemple des cellules musculaires, rénales, nerveuses et sanguines (globules blancs et rouges). Il n’aura que peu d’intermédiaires de différenciation de ces cellules dans ses boîtes de culture, et ils seront noyés dans la masse des cellules ayant achevé leur spécialisation. Et probablement que les cellules souches d’origine auront disparu.
Que peut-il en conclure ? Que ces cellules différenciées ont été créées indépendamment les unes des autres ? Ou bien que certaines caractéristiques communes pointent vers une origine unique ? Est-ce que la rareté des intermédiaires est un obstacle à cette idée ? Si on passe de la boîte de culture du début au corps humain, on a probablement plus de 99,99% de cellules différenciées et proportionnellement très peu de cellules souches. Il y a donc fort peu d’intermédiaires visibles chez l’adulte pouvant attester d’un développement du zygote à l’adulte. Et pourtant l’individu est bien formé de toutes ces cellules semblant si différentes.

C’est une simple analogie bien sûr, mais cela peut aider à comprendre pourquoi il y a si peu de fossiles intermédiaires. Ceux-ci ont sans doute très rapidement donné naissance à des formes plus achevées et mieux adaptées, au sens où une cellule souche de la lignée hématopoïétique est incapable d’être un leucocyte ou une hématie efficace. Cependant, ces cellules souches existent bien dans la moelle osseuse, et elles sont bien issues de la cellule souche par excellence, le zygote. Mais du petit nombre de cellules souches restant chez l’adulte, comme du petit nombre de fossiles intermédiaires identifiés à ce jour, il ne faudrait pas conclure que le résultat final ne peut être que le résultat d’actes de création indépendants.
Bien sûr, l'avantage des cellules souches sur les fossiles intermédiaires, c'est qu'on peut observer le développement d'un individu pour vérifier la théorie, alors qu'on ne pourra jamais récapituler l'évolution en laboratoire.

1 commentaire:

armel h a dit…

Il y aurait tout de même une objection à cette analogie, ou au moins une remarque :

dans le cas des lignées de cellules, les intermédiaires sont très peu nombreuses voire introuvables, le passage par ces stades intermédiaires est transitoire et rapide,
PARCE QUE ces cellules sont déjà, de l'intérieur, programmées, construites, pour évoluer de la sorte, et pour aboutir à une fonction précise.

Or, il ne me semble pas que ce soit ainsi qu'est décrite l'évolution - elle est plutôt décrite sans finalité particulière, chaque étape n'ayant pas plus de signification que la précédente, et rien ne l'orientant de l'intérieur : et dans ces conditions, les stades intermédiaires n'auraient pas de raison de se retrouver moins nombreux que les stades suivants.