"Quand on a bien étudié, on revient à la Foi du paysan breton. Si j’avais plus étudié encore, j’aurais la Foi de la paysanne bretonne."
x
Précision
Maurice Vallery-Radot (auteur de Pasteur, Perrin, 1994, p. 378) écrit que Pasteur, même sans pratique religieuse régulière, était au fond resté chrétien. Mais il pense que cette citation n'est pas de Pasteur : cette phrase serait apparut sans références au lendemain de la mort de Pasteur, dans la Semaine religieuse .... du diocèse de Versailles, 6 octobre 1895, p. 153 et popularisée par le livre de François Bournand, Un bienfaiteur de l'humanité, Pasteur, sa vie, son œuvre, Paris, 1904, p. 262. Le frontispice de ce livre, qui porte la phrase en question, est reproduit dans G.L. Geison, The private science of Louis Pasteur, Princeton, 1995, entre les pp. 242 et 243. Merci à Wikipedia que j'aurais dû consulter plus tôt !
Exit donc Pasteur. Reste une phrase qui me convient très bien.
dimanche 26 septembre 2010
dimanche 19 septembre 2010
Citation du jour
“If human embryonic stem cell research does not make you at least a bit uncomfortable, you have not thought about it enough.”
James Thomson, le premier à avoir isolé et cultivé des cellules souches embryonnaires humaines.
[Si la recherche sur les cellules souches embryonnaires ne vous dérange pas au moins un peu, vous n'avez pas assez réfléchi]
Source.
James Thomson, le premier à avoir isolé et cultivé des cellules souches embryonnaires humaines.
[Si la recherche sur les cellules souches embryonnaires ne vous dérange pas au moins un peu, vous n'avez pas assez réfléchi]
Source.
dimanche 12 septembre 2010
Précisions sur les cellules souches embryonnaires humaines
Mise à jour du 15-09
- La presse s'est largement fait écho d'un projet de loi déposé aux États-Unis afin de régler la question de l'interprétation de l'amendement Dickey–Wicker. Il y serait affirmé que cette amendement ne concerne que la recherche sur l'embryon - qui serait donc toujours exclue des financements fédéraux - et non les lignées cellulaires dérivées après destruction d'un embryon. Plusieurs autres projets de loi pourraient être déposés. Mais la probabilité qu'un tel projet soit voté avant les élections de novembre est faible : d'une part il n'y a que très peu de temps, d'autre part cette question reste un sujet susceptible de faire perdre ou gagner une élection.
- Pendant ce temps la cour d'appel qui a levé la suspension décidée par le juge Lamberth vient d'être saisie d'une demande de rétablissement de la suspension...
12-09
- Le feuilleton américain continue. La cour d'appel a accepté de lever l'interdiction du juge Lamberth, mais aucune des deux cours ne s'est prononcée sur le fond du dossier. En réalité la cour d'appel n'en est qu'à examiner la validité de la suspension décidée par Lamberth ; pour le moment elle a suspendu la suspension de l'autorisation d'utiliser de l'argent fédéral pour travailler sur les cellules souches embryonnaires humaines (CSEH). La cour d'appel se prononcer sur le fond quant à la question de la validité de la suspension le 20 septembre. Ensuite la bataille pourra continuer sur le fond - à savoir la raison du procès en cours - avec le juge Lamberth. J'oubliais, la question de la suspension peut aller de son coté à la Cour Suprême... Du moins si j'ai bien compris. Qui a dit que nous avions un système judiciaire trop complexe ?
- En attendant, le NIH a décidé de mettre les bouchées doubles d'ici le 20 septembre. Les demandes de financement concernant les CSEH sont prioritaires, sachant que toute demande acceptée peut être financée tant que la décision a été rendue avant l'avis judiciaire.
- Rappel important : travailler avec des CSEH n'implique pas directement la destruction d'embryons car il s'agit de lignées cellulaires établies et propagées sans qu'aucun nouvel embryon ne soit détruit. En revanche il y a une coopération directe à la destruction d'embryons et une incitation à en détruire d'autres pour obtenir des lignées plus performantes ou avec un profil particulier.
Mais il ne faut pas se leurrer : la décision du juge Lamberth n'avait qu'un impact limité pour la survie des embryons : l'argent fédéral ne peut de toute façon pas être utilisé pour des recherches faites directement sur l'embryon (amendement Dickey–Wicker) alors que l'argent privé lui peut de toute façon tout se permettre aux États-Unis, y compris détruire des embryons sans s'occuper des décisions du juge Lamberth.
- La presse s'est largement fait écho d'un projet de loi déposé aux États-Unis afin de régler la question de l'interprétation de l'amendement Dickey–Wicker. Il y serait affirmé que cette amendement ne concerne que la recherche sur l'embryon - qui serait donc toujours exclue des financements fédéraux - et non les lignées cellulaires dérivées après destruction d'un embryon. Plusieurs autres projets de loi pourraient être déposés. Mais la probabilité qu'un tel projet soit voté avant les élections de novembre est faible : d'une part il n'y a que très peu de temps, d'autre part cette question reste un sujet susceptible de faire perdre ou gagner une élection.
- Pendant ce temps la cour d'appel qui a levé la suspension décidée par le juge Lamberth vient d'être saisie d'une demande de rétablissement de la suspension...
12-09
- Le feuilleton américain continue. La cour d'appel a accepté de lever l'interdiction du juge Lamberth, mais aucune des deux cours ne s'est prononcée sur le fond du dossier. En réalité la cour d'appel n'en est qu'à examiner la validité de la suspension décidée par Lamberth ; pour le moment elle a suspendu la suspension de l'autorisation d'utiliser de l'argent fédéral pour travailler sur les cellules souches embryonnaires humaines (CSEH). La cour d'appel se prononcer sur le fond quant à la question de la validité de la suspension le 20 septembre. Ensuite la bataille pourra continuer sur le fond - à savoir la raison du procès en cours - avec le juge Lamberth. J'oubliais, la question de la suspension peut aller de son coté à la Cour Suprême... Du moins si j'ai bien compris. Qui a dit que nous avions un système judiciaire trop complexe ?
- En attendant, le NIH a décidé de mettre les bouchées doubles d'ici le 20 septembre. Les demandes de financement concernant les CSEH sont prioritaires, sachant que toute demande acceptée peut être financée tant que la décision a été rendue avant l'avis judiciaire.
- Rappel important : travailler avec des CSEH n'implique pas directement la destruction d'embryons car il s'agit de lignées cellulaires établies et propagées sans qu'aucun nouvel embryon ne soit détruit. En revanche il y a une coopération directe à la destruction d'embryons et une incitation à en détruire d'autres pour obtenir des lignées plus performantes ou avec un profil particulier.
Mais il ne faut pas se leurrer : la décision du juge Lamberth n'avait qu'un impact limité pour la survie des embryons : l'argent fédéral ne peut de toute façon pas être utilisé pour des recherches faites directement sur l'embryon (amendement Dickey–Wicker) alors que l'argent privé lui peut de toute façon tout se permettre aux États-Unis, y compris détruire des embryons sans s'occuper des décisions du juge Lamberth.
samedi 11 septembre 2010
**** Le saint Graal des cellules souches du sang ?
Ce titre n'est pas de moi mais d'un commentaire paru avec un article publié hier par la revue américaine Science. Cette nouvelle est passée complètement inaperçue dans la presse francophone : pas une dépêche, pas un article, rien. C'est pourtant une découverte qui pourrait sauver la vie de dizaine de milliers de personnes et révolutionner la thérapie cellulaire, rien que ça. Évidemment, il ne s'agit que de cellules souches adultes et ce n'est pas très à la mode...
À ce jour, le succès majeur de la thérapie cellulaire vient des cellules souches hématopoïétiques (CSH), ces cellules qui se trouvent dans la moelle osseuse et dans le sang et fabriquent le sang avec ses globules rouges, ses globules blancs et ses plaquettes. En 2006 il était estimé que la transplantation de CSH avait déjà permis de sauver plus de 50.000 vies !
Mais le principal problème de cette thérapie est qu'il est très difficile de cultiver les cellules souches prélevées chez un donneur sain pour les multiplier suffisamment avant transplantation. Des greffons restent donc non utilisés lorsqu'on estime qu'ils sont trop pauvres en CSH.
Une découverte majeure grâce à un protocole ambitieux
Les chercheurs américains ont utilisé la force brute pour identifier une molécule susceptible d'induire la prolifération des CSH humaines : pas moins de 100.000 petites molécules chimiques ont été criblées sur des CSH du sang. Après cinq jours de culture en présence de chaque molécule, le nombre de CSH était évalué. L'une d'elles, le StemRegenin1 (SR1) a permis d'induire une multiplication par 17 du nombre de cellules capables d'induire une repopulation durable des CSH chez les souris. Aucun autre traitement connu à ce jour (TAT-HOXB4, TAT-NF-Ya, Notch ligand Deltaext-IgG, pleiotrophin, et angiopoietin-like molecule 2 et 3) ne permet d'obtenir un tel résultat.
Les cellules souches de sang de cordon sont aussi amplifiées
Après avoir travaillé avec des CSH du sang d'adultes, l'équipe de recherche a testé le rôle de SR1 sur du sang de cordon, obtenant une amplification similaire. Or le faible volume du sang de cordon a limité son utilisation à la pédiatrie car on considère que ce volume ne suffit pas pour un adulte. Cela va bientôt changer, rendant urgent la mutiplication des banques de sang de cordon. Faut-il rappeler que la France est très sérieusement en retard dans ce domaine ?
Ne s'arrêtant pas, ils ont cherché à savoir comment agissait SR1 et démontré qu'il bloque un récepteur ("aryl hydrocarbon receptor" aussi appelé AHR) à la surface des cellules, induisant ainsi leur prolifération. On a donc une cible moléculaire identifiée sur laquelle les travaux vont pouvoir désormais se concentrer.
Ce qu'il faut retenir
En découvrant un moyen de multiplier le nombre des cellules souches humaines à l'origine du sang, les chercheurs vont permettre d'utiliser davantage de greffons, voire peut-être d'utiliser le même greffon pour plusieurs patients. On a remarqué que le simple fait d'utiliser les cellules souches de deux cordons ombilicaux améliorait grandement l'efficacité d'une transplantation. Il est facile d'imaginer qu'une multiplication par un facteur 10 du nombre de cellules souches sera plus que suffisant pour rendre le sang de tous les cordons utilisables. Et cela donne du poids aux avocats des transplantations autologues de sang de cordon, rendant réaliste l'idée de stocker le sang du cordon d'un enfant pour qu'il puisse l'utiliser plus tard si nécessaire.
Reste une question majeure : SR1 sera-t-il capable d'induire la différenciation d'autres cellules souches adultes comme celle de la peau ou de l'intestin ? Nul doute que les expériences sont déjà en cours... Et si c'est le cas, je conclurai avec Science qu'ils ont découvert le saint Graal de la thérapie cellulaire. Et cela méritait bien quatre étoiles.
À ce jour, le succès majeur de la thérapie cellulaire vient des cellules souches hématopoïétiques (CSH), ces cellules qui se trouvent dans la moelle osseuse et dans le sang et fabriquent le sang avec ses globules rouges, ses globules blancs et ses plaquettes. En 2006 il était estimé que la transplantation de CSH avait déjà permis de sauver plus de 50.000 vies !
Mais le principal problème de cette thérapie est qu'il est très difficile de cultiver les cellules souches prélevées chez un donneur sain pour les multiplier suffisamment avant transplantation. Des greffons restent donc non utilisés lorsqu'on estime qu'ils sont trop pauvres en CSH.
Une découverte majeure grâce à un protocole ambitieux
Les chercheurs américains ont utilisé la force brute pour identifier une molécule susceptible d'induire la prolifération des CSH humaines : pas moins de 100.000 petites molécules chimiques ont été criblées sur des CSH du sang. Après cinq jours de culture en présence de chaque molécule, le nombre de CSH était évalué. L'une d'elles, le StemRegenin1 (SR1) a permis d'induire une multiplication par 17 du nombre de cellules capables d'induire une repopulation durable des CSH chez les souris. Aucun autre traitement connu à ce jour (TAT-HOXB4, TAT-NF-Ya, Notch ligand Deltaext-IgG, pleiotrophin, et angiopoietin-like molecule 2 et 3) ne permet d'obtenir un tel résultat.
Les cellules souches de sang de cordon sont aussi amplifiées
Après avoir travaillé avec des CSH du sang d'adultes, l'équipe de recherche a testé le rôle de SR1 sur du sang de cordon, obtenant une amplification similaire. Or le faible volume du sang de cordon a limité son utilisation à la pédiatrie car on considère que ce volume ne suffit pas pour un adulte. Cela va bientôt changer, rendant urgent la mutiplication des banques de sang de cordon. Faut-il rappeler que la France est très sérieusement en retard dans ce domaine ?
Ne s'arrêtant pas, ils ont cherché à savoir comment agissait SR1 et démontré qu'il bloque un récepteur ("aryl hydrocarbon receptor" aussi appelé AHR) à la surface des cellules, induisant ainsi leur prolifération. On a donc une cible moléculaire identifiée sur laquelle les travaux vont pouvoir désormais se concentrer.
Ce qu'il faut retenir
En découvrant un moyen de multiplier le nombre des cellules souches humaines à l'origine du sang, les chercheurs vont permettre d'utiliser davantage de greffons, voire peut-être d'utiliser le même greffon pour plusieurs patients. On a remarqué que le simple fait d'utiliser les cellules souches de deux cordons ombilicaux améliorait grandement l'efficacité d'une transplantation. Il est facile d'imaginer qu'une multiplication par un facteur 10 du nombre de cellules souches sera plus que suffisant pour rendre le sang de tous les cordons utilisables. Et cela donne du poids aux avocats des transplantations autologues de sang de cordon, rendant réaliste l'idée de stocker le sang du cordon d'un enfant pour qu'il puisse l'utiliser plus tard si nécessaire.
Reste une question majeure : SR1 sera-t-il capable d'induire la différenciation d'autres cellules souches adultes comme celle de la peau ou de l'intestin ? Nul doute que les expériences sont déjà en cours... Et si c'est le cas, je conclurai avec Science qu'ils ont découvert le saint Graal de la thérapie cellulaire. Et cela méritait bien quatre étoiles.
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