jeudi 4 avril 2013

Instabilité génétique des cellules souches embryonnaires humaines


Contrairement à ce qu'on entend partout, les cellules iPS ne sont pas plus instables génétiquement que les cellules souches embryonnaires humaines. Et elles ont un avantage majeur !

Un mensonge (non, je ne parle pas du pauvre Cahuzac ; le temps du pardon est venu après ses aveux) tenace pervertit le débat sur les cellules souches embryonnaires humaines (CSEH) : elles seraient parfaites, l'étalon-or de la cellule indifférenciée, la référence absolue, l'outil idéal capable de générer n'importe quel type cellulaire sans aucun problème. Au contraire les cellules iPS seraient bourrées de défauts, remplies d'anomalies et saturées de tares et autres difformités qui les rendraient impropres à la thérapie cellulaire. Aux apôtres de la perfection des CSEH je conseille vivement la lecture d'un brûlot article publié par la revue Nature Reviews Genetics en octobre 2012.

Je cite : "Aucune différence notable n'a été observée dans l'incidence des anomalies chromosomiques entre les CSEH et les cellules iPS : elle est de 12,9% et 12,5% respectivement, sur la base de karyotypes standards dans des méta-analyses de grande ampleur." [No notable differences have been observed in the incidence of chromosomal abnormalities between hESC and hiPSC lines: reported to be 12.9% and 12.5%, respectively, on the basis of standard karyotyping in large-scale meta-analysis].

Voici une petite liste des défauts chromosomiques respectifs des CSEH et des cellules iPS :

Tableau des défauts chromosomiques trouvés dans les CSEH et les cellules iPS. Comme on peut le constater les cellules iPS n'ont rien à envier aux CSEH : on y trouve plutôt moins d'amplifications chromosomiques.

Pour ceux qui auraient encore des doutes je conseille la lecture de deux articles parus en 2012, l'un dans Nature et l'autre dans Cell Stem Cell. Le premier démontre que la plupart des défauts chromosomiques observés dans les cellules iPS sont déjà présents dans les cellules d'origine, ce qui implique que le processus de reprogrammation n'est pas fautif. Le second article propose une nouvelle méthode de reprogrammation qui induit beaucoup moins de défauts chromosomiques que les précédentes.

Maintenant que cette question est réglée, il suffit de rappeler que les cellules iPS ont l'immense avantage de ne pas induire de réponse immunitaire, contrairement aux CSEH, puisqu'elles permettront de réaliser des greffes autologues.

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