Des oocytes achetés en Europe de l'est : une forme de prostitution ?
Naomi Pfeffer, auteur de plusieurs livres et articles sur des développements médicaux controversés, a récemment présenté son analyse de la situation devant la “Motherhood in the 21st Century Conference” à la University College London. Elle a eu des mots très durs : “The exchange relationship is analogous to that of a client and a prostitute. It’s a unique situation because it’s the only instance in which a woman exploits another woman’s body.” [La relation d'échange est analogue à celle d'un client et d'une prostituée. C'est une situation unique car c'est le seul exemple où une femme exploite le corps d'une autre femme]. Lord Winston, expert en fertilité, approuve les propos de Pfeffer : “She’s right, basically. It’s a form of exploitation.” [Elle a raison, au fond. C'est une forme d'exploitation]. Un récent rapport cité par un article du quotidien britannique The Times évoque le chiffre de 20 à 25.000 traitements pour la fertilité réalisés à l'étranger, notamment en Espagne, en République tchèque, en Roumanie et en Ukraine. Pour un coût de quelques centaines d'euros au lieu des 5 à 6.000 euros nécessaires en Grande-Bretagne dans le privé.
Il faut savoir que la production de ces oocytes nécessite un traitement hormonal lourd, et que l'extraction elle-même des oocytes est assez douloureuse. De plus il existe un risque rare mais non négligeable de stimulation trop importante ayant de graves conséquences.
Le problème pourrait se poser tôt ou tard aussi pour la recherche sur l'embryon et l'obtention de cellules souches embryonnaires humaines. La seule autre solution disponible sera de payer les femmes comme dans l'état de New-York ou comme cela commence à être demandé en Grande-Bretagne. La solution consistant à se passer des oocytes d'une femme pour les remplacer par ceux d'une autre espèce, lapin, vache, souris etc (embryons hybrides) vient d'être abandonnée en Grande-Bretagne (voir ici).
Naomi Pfeffer, auteur de plusieurs livres et articles sur des développements médicaux controversés, a récemment présenté son analyse de la situation devant la “Motherhood in the 21st Century Conference” à la University College London. Elle a eu des mots très durs : “The exchange relationship is analogous to that of a client and a prostitute. It’s a unique situation because it’s the only instance in which a woman exploits another woman’s body.” [La relation d'échange est analogue à celle d'un client et d'une prostituée. C'est une situation unique car c'est le seul exemple où une femme exploite le corps d'une autre femme]. Lord Winston, expert en fertilité, approuve les propos de Pfeffer : “She’s right, basically. It’s a form of exploitation.” [Elle a raison, au fond. C'est une forme d'exploitation]. Un récent rapport cité par un article du quotidien britannique The Times évoque le chiffre de 20 à 25.000 traitements pour la fertilité réalisés à l'étranger, notamment en Espagne, en République tchèque, en Roumanie et en Ukraine. Pour un coût de quelques centaines d'euros au lieu des 5 à 6.000 euros nécessaires en Grande-Bretagne dans le privé.
Il faut savoir que la production de ces oocytes nécessite un traitement hormonal lourd, et que l'extraction elle-même des oocytes est assez douloureuse. De plus il existe un risque rare mais non négligeable de stimulation trop importante ayant de graves conséquences.
Le problème pourrait se poser tôt ou tard aussi pour la recherche sur l'embryon et l'obtention de cellules souches embryonnaires humaines. La seule autre solution disponible sera de payer les femmes comme dans l'état de New-York ou comme cela commence à être demandé en Grande-Bretagne. La solution consistant à se passer des oocytes d'une femme pour les remplacer par ceux d'une autre espèce, lapin, vache, souris etc (embryons hybrides) vient d'être abandonnée en Grande-Bretagne (voir ici).
Les mères porteuses indiennes
Lorsqu'un enfant est conçu avec du sperme qui vient d'Israël et un oocyte provenant des États-Unis (car les clients veulent des enfants blancs) où a lieu la fertilisation, et que l'embryon est envoyé en Inde pour être implanté chez une mère porteuse indienne qui subira une césarienne pour que l'enfant soit remis au couple (qui n'est pas forcément constitué d'un homme et d'une femme) qui a payé le tout, on peut légitimement se demander qui sont les parents de l'enfant. C'est pourtant la situation décrite dans un documentaire israélien réalisé par l'israélienne Zippi Brand Frank. Ce film, intitulé Google Baby et présenté au Festival International de Toronto, raconte le marché de la reproduction devenu mondialisé. Ici, le sperme vient du père, l'oocyte d'une américaine étant payée plusieurs milliers de dollars, et la mère porteuse obtient, en échange de cette grossesse, l'équivalent de plusieurs années de salaire.
Une nouvelle forme de colonialisme
On ne peut pas s'empêcher de penser que cela représente une forme particulièrement basse de néo-colonialisme, les femmes pauvres devenant des usines à produire des oocytes et à porter des enfants pour les riches blancs trouvant normal d'étendre le principe de l'économie de marché jusqu'à contrôler le ventre des femmes. Le tout assorti d'injonctions péremptoires sur la nécessaire baisse du taux de fécondité dans ces pays, la planète ne pouvant supporter tous ces pauvres aspirant à mener notre train de vie...
Lorsqu'un enfant est conçu avec du sperme qui vient d'Israël et un oocyte provenant des États-Unis (car les clients veulent des enfants blancs) où a lieu la fertilisation, et que l'embryon est envoyé en Inde pour être implanté chez une mère porteuse indienne qui subira une césarienne pour que l'enfant soit remis au couple (qui n'est pas forcément constitué d'un homme et d'une femme) qui a payé le tout, on peut légitimement se demander qui sont les parents de l'enfant. C'est pourtant la situation décrite dans un documentaire israélien réalisé par l'israélienne Zippi Brand Frank. Ce film, intitulé Google Baby et présenté au Festival International de Toronto, raconte le marché de la reproduction devenu mondialisé. Ici, le sperme vient du père, l'oocyte d'une américaine étant payée plusieurs milliers de dollars, et la mère porteuse obtient, en échange de cette grossesse, l'équivalent de plusieurs années de salaire.
Une nouvelle forme de colonialisme
On ne peut pas s'empêcher de penser que cela représente une forme particulièrement basse de néo-colonialisme, les femmes pauvres devenant des usines à produire des oocytes et à porter des enfants pour les riches blancs trouvant normal d'étendre le principe de l'économie de marché jusqu'à contrôler le ventre des femmes. Le tout assorti d'injonctions péremptoires sur la nécessaire baisse du taux de fécondité dans ces pays, la planète ne pouvant supporter tous ces pauvres aspirant à mener notre train de vie...
1 commentaire:
Vous oubliez de rappeler que la première forme de colonialisme mondialisé est l'intégrisme religieux, qu'il soit catholique ou islamique.
D'autre part, le fond du problème est avant tout l'extrême pauvreté dans certains pays. En Inde, vaut-il mieux être mère porteuse et recevoir l'équivalent de dix années de salaire, ou de se tuer la santé en travaillant 12 heures par jour dans une usine pleine de pollution à produire des habits ou des chaussures pour que des personnes comme vous puissent confortablement habillés et chaussées donner des leçons de morales de leur salon ou de leur presbytère ?
Enregistrer un commentaire