En 2008, trois équipes britanniques avaient reçu l'autorisation de faire des recherches impliquant la création d'hybrides entre l'homme et les animaux. Le but était de parvenir à isoler des lignées de cellules souches à partir de ces embryons hybrides. En début d'année, le quotidien britannique The Independent s'était ému de ce que deux des trois équipes s'étaient vu refusé une demande de financement (j'en ai parlé ici). The Independent, toujours lui, nous annonce maintenant que la troisième équipe jette l'éponge : pas de financement et non-renouvellement de l'autorisation initiale (voir aussi la dépêche de Gènéthique). Pourtant le journal rappelle qu'en 2008 les patrons des agences de financement et la plupart des scientifiques avaient demandé à ce que ce type de recherches puisse être mené en Grande-Bretagne. Le patron de cette dernière équipe part pour l'Australie, alors que ceux des deux premières équipes sont partis l'un dans l'industrie et l'autre en Espagne.
Une raison scientifique derrière ce fiasco
Après un débat houleux au Parlement britannique, la création des hybrides avait finalement été autorisée et cette décision saluée de façon tapageuse. Quelques mois plus tard, il n'en reste rien. Ce ne sont pas des doutes sur l'éthique de ces recherches qui les ont remises en cause mais les progrès immenses accomplis sur la reprogrammation en cellules iPS. Le Guardian, autre journal britannique, l'affirmait déjà en janvier (voir ici). Il n'y a plus aucun intérêt scientifique à produire ces embryons hybrides, et les agences de financement l'ont bien compris. La France ferait une erreur stupide si elle autorisait ce type de recherche l'année prochaine lorsque la loi de bioéthique sera révisée.
La seule excuse pour ce type de recherche était de pallier la rareté des oocytes humains. Mais il est de très loin préférable de travailler avec des cellules reprogrammées qu'avec des cellules "hybrides".
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