mardi 2 décembre 2008

Philippe Anthonioz ; Professeur au CHU de Tours

Le Pr Anthonioz commença par présenter le développement embryonnaire. Il rappela quelques concepts de base tels que la différence entre la fécondation, qui prend 2h [en comptant large] et la conception qui se termine selon lui à la première division zygotique, donc après 24-36h. La diversité génétique provient de la gamétogenèse, au cours de laquelle les chromosomes s'échangent des portions d'ADN, assurant un brassage génétique par "crossing-over". Le temps de la conception (24-36h) est celui du zygote, et Anthonioz insiste sur le statut filial de ce zygote car descendant d'un père et d'une mère. Il évoqua ensuite un "moteur inconnu" qui permet au zygote de commencer à vivre de façon autonome alors que son génome est encore inactif [voir un commentaire à ce sujet plus loin]. Le génome ne devient actif qu'au stade 8 cellules.
Anthonioz passa à la suite du développement embryonnaire en insistant sur sa continuité : toute frontière introduite dans ce développement est artificielle. Par exemple la transition embryon-fœtus est supposée se faire à la fin de la 8ème semaine, mais c'est loin d'être précis.
Il acheva son intervention par des réflexions sur la personne de l'embryon, sa nature et ses fonctions : "la nature est fondamentale mais les fonctions varient". Il présenta ensuite ce qu'il appelle son modèle cellulaire favori qu'il enseigne à ses étudiants et qui se présente comme suit :
Noyau = reproduction = structure = soi = identité embryonnaire = identité de la personne
Cytoplasme = nutrition = fonction = moi = développement embryonnaire = potentialité
Membrane = relation = sens = je = avenir embryonnaire = reconnaissance de la personne.
En guise de conclusion, il cita Tertullien : "Il est déjà un homme celui qui le sera".

Commentaire
Je n'ai pas du tout compris son allusion à un "moteur inconnu" pendant le temps du zygote. Il n'y a aucun mystère là dedans et la réponse se trouve dans le cytoplasme de l'oocyte qui devient celui du zygote (le spermatozoïde n'apporte guère que de l'ADN). C'est donc celui d'une cellule pleinement fonctionnelle et il n'est pas besoin de faire appel à un moteur inconnu. Cela est d'ailleurs fort bien démontré par sa théorie cellulaire. Je vous invite à relire la ligne concernant le cytoplasme car elle répond à la question du moteur ; il suffit de considérer que ce moteur a été mis en place lors de la formation de l'oocyte.
Cette critique mise à part, ce fut une excellente mise au point sur le développement embryonnaire. Et sa théorie cellulaire est tout à fait séduisante comme mode de compréhension du fonctionnement d'une cellule.

Aucun commentaire: