mardi 2 décembre 2008

Pierre-Olivier Arduin ; directeur de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon

Dans la première partie de son exposé, Pierre-Olivier Arduin a rappelé que dans Donum vitae, l’Église a commencé par définir ce qu’est un embryon humain avant de préciser ce qu’il était licite ou non de faire. À contrario, les lois de bioéthique se sont lancé dans l’encadrement de pratiques sans jamais se poser la question fondamentale de savoir ce que c’est que l’embryon. Il fut poser comme principe que ni la religion ni la morale ne permettait de réunir tout le monde ; il y aurait donc un aspect pratique dans cet encadrement, sous-entendu les règles seraient relatives, et aucun principe absolu ne serait posé.
Arduin s’est ensuite intéressé à ce que Jean-Paul II avait dit sur le génome : « Le génome apparaît comme l’élément structurant et constructif du corps en ses caractéristiques tant individuelles qu’héréditaires : il marque et conditionne l’appartenance à l’espèce humaine, le lien héréditaire et les notes biologiques et somatiques de l’individualité. Son influence dans la structure de l’être corporel est déterminante dès le premier instant de la conception jusqu’à la mort naturelle. C’est sur la base de cette vérité intérieure du génome, déjà présente au moment de la procréation où les patrimoines génétiques du père et de la mère s’unissent, que l’Eglise s’est donnée pour tâche de défendre la dignité humaine de tout individu dès le premier instant où il surgit » (Jean-Paul II, Message pour la 4ème Assemblée générale de l’Académie Pontificale pour la Vie, 24 février 1998). Mgr Sgreccia, alors président de cette Académie, s’était inspiré de ces réflexions pour condamner la création d’embryons hybrides au nom du respect du génome humain.
Le message suivant fut que « l’Église fait confiance à la science ». En effet, l’Église s’appuie sur la vraie science afin de disqualifier les falsifications. Un exemple est la réaction de l’Église face aux cellules souches embryonnaires ; dès 1998 elle appela à chercher des moyens de faire ces recherches sans avoir recours aux cellules souches embryonnaires. Or cela est aujourd’hui possible avec les cellules souches adultes, celles du cordon ombilical ou encore avec la reprogrammation.
Enfin il posa la question de l’embryon humain, personne ou non ? Je le cite « La science n’épuise pas la raison humaine, et n’est pas le tout de la raison humaine ». En effet se pose le problème de la reconnaissance de l’âme spirituelle qui ne peut être testée scientifiquement. Ensuite vient le problème du moment de l’animation : quand l’âme est-elle créée par Dieu ? Cette question n’étant pas tranchée, il recommande fort justement l’application du fameux « principe de précaution ».

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